La croissance économique en neuf mois a atteint 4,73%, et celle de toute l'année est estimée à 5,2%, l'inflation a été maîtrisée, l'économie est plus stable, autant de signes positifs pour un développement durable dans l'avenir.

C'est ce qu' a souligné le Premier ministre Nguyen Tan Dung dans un rapport du gouvernement sur la mise en oeuvre du plan de développement socio-économique de 2012 et les tâches pour 2013, présenté à la séance d'ouverture de la 4e session de l'Assemblée nationale (AN) (13e législature).

L'Agence vietnamienne d'Information (AVI) présente ci-dessous de larges extraits de ce rapport.

La première partie de ce rapport est consacrée à la réalisation des tâches de développement socio-économique de 2012.

Concernant la maîtrise de l'inflation, la stabilité socio-économique et le règlement des difficultés pour la production, le rapport a indiqué:

L'objectif de maîtrise de l'inflation et de stabilisation économique est inchangeable, la réalisation des politiques financières et monétaires rigoureuses se poursuit, des indices économiques clés ont enregistré des progrès remarquables.

L'inflation a été freinée, l'indice des prix à la consommation de ces neuf derniers mois a affiché une hausse de 5,13%, et des mesures seront appliquées en fin d'année pour maintenir une inflation autour de 8%.

Le taux d'intérêt bancaires des crédits ont baissé par rapport au début de l'année. Le montant des crédits accordés au secteur agricole et au développement des zones rurales a augmenté. La liquidité des banques a été améliorée. Le nombre de dépôts bancaires a augmenté de 12,7%. Le taux de change entre le dong et le dollar est stable, la confiance en la monnaie vietnamienne est consolidée, contribuant à freiner l'utilisation des devises ou de l'or comme modes de paiement.


Les exportations ont cru de 18,9% pour atteindre 83,79 milliards de dollars, les importations, de 6,6% (83,76 milliards). Les exportations pour toute l'année devraient augmenter de 16,6%, les importations, de 6,8%. Les importations excédentaires devraient atteindre un milliard de dollars, soit 0,9% du montant des exportations. Les réserves en devises sont en hausse, le surplus de paiements internationaux a dépassé les 8 milliards de dollars.

Les recettes budgétaires représentent 67,3% des objectifs annuels et les dépenses en la matière, 71,2%. Avec ces signes positifs, les recettes budgétaires de toute l'année devraient atteindre le plan prévu, ce pour garantir les dépenses et maintenir le taux de dépenses excédentaires équivalant à seulement 4,8% du PIB national.

Le total des investissements dans le développement social devrait représenter 29,5% du PIB, contre 34,6% en 2011. Plusieurs mesures pour lever des difficultés dans la production ont été appliquées, l'efficacité de la production a été améliorée.

La production industrielle a augmenté d'un trimestre à l'autre. L'indice en neuf mois a cru de 4,8%, et 5,3% est prévu pour toute l'année. Les productions agricole, sylvicole et aquicole continuent de jouer un rôle clé dans la stabilité économique et dans la vie en zone rurale. La valeur de production de toute la branche agricole, sylvicole et aquicole a affiché une hausse de 3,7% en neuf mois, et 3,9% est prévu pour toute l'année. La production de riz devrait dépasser 43 millions de tonnes cette année, soit un million de plus qu'en 2011. Les exportations de riz devraient atteindre 7 millions de tonnes, soit plus que ces dernières années.

La production aquicole affiche une hausse remarquable et les exportations en la matière devraient atteindre 6,5 milliards de dollars sur le total de 26,5 milliards pour toute la branche ( 25 milliards en 2011).

Le secteur des services a obtenu une croissance supérieure à la moyenne de l'économie nationale. Les recettes du secteur du tourisme ont augmenté de 15%, et le nombre de touristes étrangers est en hausse de plus de 8%. Le nombre de passagers (tous moyens de transport confondus) a bondi de 12,1%, et devrait atteindre une augmentation annuelle de 13%. Le secteur des Postes et des Télécommunications poursuit son fort développement.

Le gouvernement a dirigé la mise en oeuvre des projets de réorganisation des entreprises publiques, du marché financier et des banques, du mécanisme d'investissement, les considérant comme les éléments clés de la restructuration.

S'agissant du bien-être social, le gouvernement s'est concentré sur la direction de mise en oeuvre synchrone des politiques et programmes sociaux, avec la création d'emplois, l'augmentation des revenus et la réduction du taux de pauvreté comme priorités. Le taux de foyers pauvres a baissé de 1,76 points. L'objectif d'une baisse de 2 points n'a pas été atteint, mais cela demeure néanmoins un bon résultat compte tenu de la conjoncture difficile.

Malgré les difficultés, 1,13 million d'emplois ont été créés durant les neuf premiers mois de l'année et 1,52 millions sont prévus cette année. L'assurance chômage a bénéficié à plus de 280.000 personnes. La situation de l'emploi dans les zones industrielles est restée globalement stable. Une partie de travailleurs a bénéficié d'une formation professionnelle. 8,8 millions de personnes ayant rendu des services méritoires à la Patrie ont reçu l'attention de l'Etat, dont 1,5 million bénéficient d'allocations régulières.

Concernant le développement de la culture, de l'éducation et de la formation, des sciences et des technologies, et la protection de l'environnement, le rapport a indiqué :

Une attention particulière continue d'être accordée à la culture et au sport, ce qui est reliée à la mise en oeuvre des mouvements d'édification de la vie culturelle à l'échelon de base et des programmes d'édification de la Nouvelle campagne. La préservation et la mise en valeur de l'identité nationale ont également bénéficié d'une attention particulière.

La plupart des indices en matière d'éducation et de formation ont atteint voire dépassé les objectifs. La qualité de l'éducation a connu des progrès. Les infrastructures des écoles continuent d'être améliorées.

La recherche scientifique a obtenu des résultats positifs. Certains travaux de recherche ont activement contribué au développement socio-économique.

La réforme administrative continue d'être appliquée de façon synchrone tant sur le plan institutionnel que dans l'organisation du personnel et des finances publiques.

S'agissant du renforcement des relations extérieures, du maintien de la défense et de la sécurité, ainsi que de la stabilité socio-politique, de nombreuses mesures synchrones ont été mises en oeuvre. De nouveaux problèmes ont été réglés à temps. La stabilité socio-politique, l'indépendance et la souveraineté nationales ont été préservées.

Les relations extérieures ont continué de se développer tant en ampleur qu'en profondeur. L'association étroite entre relations extérieures du Parti, diplomatie d'Etat et diplomatie populaire a permis de créer une scène internationale favorable à la défense de la souveraineté nationale, à l'intégration internationale, à la mobilisation des ressources et l'amélioration de la position du pays.

Le rapport présenté par le Premier ministre a aussi indiqué certaines lacunes et faiblesses parmi lesquelles l’instabilité économique, le manque d’efficacité de certains groupes et compagnies générales, la difficulté de la vie d’une partie de la population, le retard dans la réforme administrative.

L'économie n’est pas encore stable, la menace du retour d'une forte inflation est réelle, le traitement des créances douteuses, qui s’accroissent, se fait trop lentement, tandis que les taux d’intérêt sont trop élevés en comparaison avec les marges de profit, a noté le chef du gouvernement, ajoutant que certains groupes et compagnies générales publiques ont obtenu de mauvais résultats voire violé la loi et accusé de grandes pertes, particulièrement Vinashin. Le rapport gouvernemental a aussi reconnu les difficultés d’une partie de la population, notamment des habitants des régions reculées et des ethnies minoritaires.

A cause des ressources limitées, l’augmentation des prestations sociales, conformément aux politiques de sécurité sociale, aux programmes de réduction de la pauvreté, de développement des zones rurales, de création d’emploi et de réforme du régime salarial ne sont pas à la hauteur des besoins, a-t-il expliqué.

Dans son rapport, le gouvernement a aussi noté que de nombreuses procédures administratives étaient inadaptées et lentes à être rajustées, que les activités de contrôle et supervision restaient faibles, affectant la gestion et la direction. Une partie des cadres et fonctionnaires sont corrompus et irresponsables, ce qui a sapé la confiance de la population.

Malgré ces problèmes, le gouvernement a estimé que, d’une manière générale, dans le contexte actuel difficile, la mise en œuvre des politiques de développement socioéconomique en 2012 a été réalisée conformément aux objectifs et tâches définis dans les résolutions du Parti et de l’Assemblée nationale. Parmi 15 indices planifiés, dix ont été atteints ou dépassés.

Le Premier ministre a aussi insisté sur les cinq indices qui ne sont pas encore atteints. Selon lui, les difficultés de l’économie comme les défauts demeurent encore nombreux, et de fait les travaux pour le reste de l'année sont très lourds.

Pour parvenir à l’objectif d’une croissance annuelle de 5,2%, celle du dernier trimestre devra atteindre 6,5% malgré un taux de croissance au troisième trimestre de 5,35%. Cela nécessitera de très grands efforts de la part des services publics ainsi que des entreprises, pour appliquer énergiquement les mesures draconiennes et homogènes afin de lever les difficultés des entreprises, assister les activités de production et de commerce, stimuler la croissance et stabiliser l'économie, empêcher le retour d'une forte inflation, et préparer des conditions favorables pour une meilleure croissance en 2013.

La deuxième partie du rapport porte sur les objectifs, les tâches et les solutions pour le développement socioéconomique pour 2013.

L’année 2013 est considérée comme l’année charnière du Plan quinquennal 2011-2015. En cette fin d'année 2012, plusieurs indices restent inférieurs au niveau fixé, et ce dans le contexte où il nous faut réserver des ressources afin de garantir la sécurité, la défense, le bien-être social et d'affronter les défis du changement climatique.

Indices économiques pour 2013 : croissance du PIB de 5,5%, de la valeur d’exportation de 10%, taux d'importation excédentaire de 8%, déficit budgétaire en dessous de 4,8% du PIB, indice des prix à la consommation (IPC) de 8%, montant total d’investissement pour le développement social estimé à 30% du PIB.

Indices sociaux : taux de foyers démunis en baisse de 2 points, pourcentage de districts pauvres en recul de 4 points, 1,6 million d’emplois créés, proportion de travailleurs formés de 49%.

Indices environnementaux : 84% des établissements polluant gravement l’environnement sanctionnés, 75% des zones industrielles (ZI) et zones franches de transformation pour l’exportation (ZF) atteignant les normes environnementales, taux de couverture forestière de 40,7%.

A propos des tâches et mesures essentielles, le rapport a indiqué qu’il est nécessaire de renforcer la stabilité de l'économie et de maîtriser l’inflation, de lever les difficultés dans la production et le commerce. Le rapport a insisté aussi sur le renforcement de l’exécution des trois percées stratégiques attaché à la restructuration de l’économie et la transformation du modèle de croissance.

Il faut également assurer le bien-être social et améliorer la vie des habitants ainsi que développer l’éducation, la formation, les sciences et technologies et le système de santé public. Le rapport a souligné aussi la nécessité de renforcer l’efficacité de la gestion étatique sur le foncier, les ressources naturelles, la prévention et lutte contre les calamités naturelles et la résilience au changement climatique.

Enfin, le rapport a affirmé la nécessité de poursuivre la réforme administrative, de valoriser "le droit de maître" du peuple, d'accélérer la prévention et la lutte contre la corruption et le gaspillage, ainsi que d’assurer l'ordre et la sécurité sociale, et d’édifier une vie culturelle, de garantir la défense, la stabilité sociopolitique et d’élever l’efficacité de la diplomatie. Il faut également renforcer l'information et la communication, renforcer le consensus social et valoriser la force synthétique afin de mener à bonne fin les tâches et de bien réaliser le plan de l’année 2013.

Dans son rapport prononcé devant l'AN lors de la séance d'ouverture, le Premier ministre a pointé du doigt les faiblesses et les défauts du gouvernement dans la direction, la gestion, le contrôle, la supervision des activités des groupes économiques, des compagnies générales d'Etat. Notamment, les affaires de violation intentionnelle de la réglementation de l'Etat en matière de gestion économique qui ont entraîné de graves conséquences par Vinashin (Groupe de l'industrie navale du Vietnam) et Vinalines (Compagnie générale de navigation maritime du Vietnam) et qui a porté atteinte au prestige et au rôle de l'économie étatique.

Le Premier ministre a pris ses responsabilités et a présenté ses excuses devant l'AN pour les faiblesses et les défauts susmentionnés, et s'est engagé à les surmonter.

A la fin du discours, le Premier ministre a appelé à se concentrer sur les tâches restantes de l'année 2012. En 2013, année charnière du Plan quinquennal 2011-2015, le pays devra faire face à de nombreuses difficultés et défis. Sous la direction du Comité central du Parti, tout le Parti, tout le peuple, toute l'armée et tout le système politique devront être déterminés à accomplir la totalité du Plan quinquennal 2011-2015, a-t-il conclu. -AVI