Le vice-Premier ministre Vu Van Ninh a récemment signé au nom du gouvernement une décision instituant un mécanisme de priorité pour le développement des moyens de transport public dans les deux grandes villes de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville.

Afin de réduire les embouteillages dans les plus grands centres urbains du pays, le gouvernement a opté pour une exonération de la taxe d’importation sur les composants et matériels de production et d’assemblage de bus.

Cette décision a été prise sur la base des propositions du ministère du Transport et des Communications en matière d’investissement et de développement des moyens de transport public pour la période 2012-2015. Le régime d’exemption de cette taxe sera accordé après expertise des organismes compétents sur le contenu du projet : délai de réalisation, volume et qualité des accessoires et produits à importer... Point particulier, ces derniers devront être des produits que les entreprises vietnamiennes ne peuvent fabriquer.

En mars dernier, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le projet de développement du réseau public de bus pour la période 2012-2020. Les transports publics ont un rôle très important dans la réduction des embouteillages et la protection de l'environnement. Le développement de lignes de bus sera réalisé en fonction du réseau de communication, mais également en fonction des besoins de déplacement de la population, en particulier des travailleurs afin de répondre aux exigences des migrations pendulaires.

Cet aménagement qui est national concernera toutes les villes et provinces. Les bus seront équipés afin que les handicapés puissent y recourir sans difficultés, et seront peu polluants. L’objectif est de fournir à la population un réseau public de bus complet répondant pleinement à tous besoins de déplacement en vue de limiter le recours aux véhicules individuels, et donc de réduire la pollution atmosphérique.

Extension du réseau de bus à Hô Chi Minh-Ville
Ce sont les grands investissements qui contribuent notablement à créer un changement net et efficient. Ce point a été constaté avec Hô Chi Minh-Ville. Il y a dix ans, les autorités de la mégapole du Sud ont réalisé une percée en matière de transport public en acquérant 1.318 nouveaux bus pour renouveler l’intégralité de son parc en 2002.

Ainsi, le transport public de cette ville est arrivé à répondre à 5% des besoins de sa population avec 1,5 million de passagers par jour, au lieu de seulement quelques centaines de passagers auparavant. Aujourd’hui, les véhicules sont devenus vétustes et un deuxième grand investissement s’avère nécessaire pour satisfaire à 15% des besoins de la population en 2015, puis à 30% en 2020.

Selon le Service municipal du transport et des communications de la mégapole du Sud, le réseau urbain ne satisfait pas encore aux orientations du développement futur de l’agglomération. Lê Trung Tinh, chef du bureau de gestion du transport du Service du transport et des communications, déclare que la ville a élaboré son plan de développement de ses communications urbaines qui comprend plusieurs investissements dans le développement du réseau de bus. Mais compte tenu de la croissance rapide des moyens de transport individuels, les conditions de fonctionnement du transport public s’avèrent particulièrement difficiles.

Devant la surcharge que subit le réseau de communications urbaines, le Service municipal du transport et des communications a dû diminuer la fréquence de circulation des bus aux heures de pointe. Un pis aller, nombre de spécialistes considérant que ce sont les moyens de transport individuels qu’il faut diminuer. Autre point à améliorer, les infrastructures du réseau urbain qui, en dehors de la quasi-absence de voies de circulation réservées exclusivement aux bus, sont largement insuffisantes.

En effet, la superficie de ces dernières est de 30 ha seulement - stations et parkings, alors qu’il en faudrait 82 ha d’ici 2015… Par ailleurs, le parc de véhicules doit être renouvelé : dans les trois années à venir, près de 50% des bus devront être retirés de la circulation alors qu'on ne trouve pas encore de fonds destinés à leur remplacement. - AVI