Le Premier ministre du Cambodge, Hun Sen, a adressé dimanche à l'Assemblée générale et au Conseil de Sécurité de l'ONU une lettre pour proclamer la position de Phnom Penh en ce qui concerne son différend frontalier avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear.

"En menaçant d'utiliser la force militaire contre le Cambodge pour régler le litige frontalier, la Thaïlande a violé les articles 2.3 et 2.4 de la Charte des Nations Unies", a affirmé Hun Sen dans cette lettre qui représente une riposte à la menace de son homologue thaïlandais de rejeter le mémorandum conclu en 2000 sur la délimitation frontalière entre les deux pays et d'utiliser la force militaire pour régler les disputes frontalières avec le Cambodge.

Auparavant, le Premier ministre de Thaïlande, Abhisit Vejjajiva, a déclaré que son gouvernement s'évertuerait à régler le litige de souveraineté dans la zone de l'ancien temple de Preah Vihear. Selon lui, rejeter le mémorandum de délimitation frontalière entre les deux pays pourrait représenter la dernière solution si les deux pays ne pouvaient pas parvenir à un accord.

L'ancien temple de Preah Vihear, situé à 400 km au nord de Phnom Penh, à la frontière de la Thaïlande, est au centre depuis des années d'un différend frontalier entre les deux pays. En 1962, la Cour internationale de Justice avait attribué ce temple du XIe siècle au Cambodge mais un différend sur la zone autour du temple opposait toujours Bangkok à Phnom Penh.

En 2008, la situation s'est aggravée à la suite du rejet par la Thaïlande de la décision de l'UNESCO de reconnaître le temple Preah Vihear en tant que patrimoine culturel de l'humanité. -AVI