"Avec des conditions géographiques et un réseau de communications fluviales favorable, le delta du Mékong se concentre désormais dans la construction de nombreuses usines thermoélectriques pour répondre aux besoins de consommation électrique croissants des habitants dans la région et garantir la sécurité énergétique du delta du Mékong et des régions à proximité".

C'est ce qu'a déclaré Nguyen Quoc Viet, chef adjoint du Comité de pilotage du Nam bo occidental, lors d’un récent colloque sur les opportunités et les défis dans le développement de l’électricité dans le delta du Mékong, coorganisé le 17 juillet dans la ville de Can Tho (delta du Mékong) par ce comité et le Centre de développement de la créativité verte (GreenID).

L’aménagement, la construction et l’exploitation des usines thermoélectriques - notamment celles utilisant comme combustible du charbon - sont néfastes à l’environnement et ont un réel impact sur le changement climatique et la vie des habitants à proximité. Ainsi, ce colloque offrait une opportunité aux scientifiques, gestionnaires de partager des expériences pour élever la prise conscience de la population sur les impacts du développement de l’électricité ayant recours au charbon, avancer des solutions pour l’essor socio-économique durable et limiter les dégâts sur l’environnement dans le delta du Mékong.

A cette occasion, les scientifiques ont présenté le plan de développement de la structure des sources électriques jusqu’en 2030 du pays et du delta du Mékong. Ils ont aussi partagé les impacts qu'engendre le développement de l’électricité ayant recours au charbon sur la santé, l’environnement, les ressources en eau et proposé des alternatives privilégiant l'utilisation d'autres types d'énergies, en particulier renouvelables.

Selon Nguyen Duc Cuong, directeur du Centre d’énergie à l’Institut des énergies (relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce), pour l’heure, la capacité totale de production électrique du delta du Mékong dépasse 2.000MW, soit 6% de celle du pays. Elle devrait être portée à 16% en 2030. Outre les centrales thermiques, le delta du Mékong dispose de riches potentiels pour l’essor des énergies renouvelables.

D’après le directeur adjoint de GreenID, Tran Dinh Sinh, les centrales fonctionnant au charbon entraîne une forte pollution de l’air et seraient à l’origine d'environ 8.000 décès par an, notamment des suites de maladies respiratoires.

Toujours selon cet expert, pour réduire ces impacts, les services compétents doivent examiner la question de la qualité de l’air et évaluer ses conséquences sur la santé au moment de l'élaboration du plan d'aménagement des centrales électriques, l'optique étant également de contrôler les émissions de gaz à effet de serre et de carbone.-VNA