Maisons sur pilotis uniques des Muong, une particularite de Thanh Hoa hinh anh 1Une des maisons sur pilotis des Muong à Thanh Hoa. Photo: VNA

En entrant l’habitation des Muong, nous entrons de plein pied dans la culture de cette ethnie. La maison est, pour eux, l’espace qui change l’homme de la nature, et le protège des offenses de celle-ci. Son architecture traditionnelle crée l’espace culturel dans lequel chaque individu se retrouve en réaffirmant par rapport aux autres membres de la communauté.

A part quelques adaptations au temps moderne, les maisons restent toujours comme il y a 50 ans. Elles sont faites entièrement en bois et en bambou, matériaux venus directement des forêts.

La maison s’installe à une certaine hauteur du sol, sur des pilotis. Le toit est massif, les pentes relativement inclinées. Les Muong ménagent les grandes ouvertures de leur maison aux extrémités des appentis.

L’escalier de la maison est formé d’un seul tronc d’arbre, sur lequel on a taillé un certain nombre d’encoches en guise de marche.

Le plancher de la maison des Muong est un rectangle dont la longueur ne dépasse pas le triple de la largeur. Une seule claie de bambou partage l’espace domestique en deux pièces. Le plus petit sert de chambre à coucher au couple. On y met les grands paniers qui contiennent linge, couvertures, bijoux, moustiquaires… C’est le côté intérieur de la vie intime de la famille, loin des regards indiscrets.

L’autre pièce occupe généralement deux tiers de la maison. C’est le lieu de réception des visites. C’est aussi là que se font les travaux domestiques. Ce côté extérieur est l’endroit où on prépare et prend les repas quotidiens. Les jours de fêtes, la claie est enlevée, il n’y a plus la distinction entre ces deux côtés.

Les filles et les jeunes femmes de la famille restent principalement à « l’intérieur », leur domaine réservé.

Maisons sur pilotis uniques des Muong, une particularite de Thanh Hoa hinh anh 2Les maisons restent toujours comme il y a 100 ans. Photo: VNA

Chez les Muong, le génie du foyer est un protecteur d’une maison et de la famille. Il est aussi le témoin de tout ce qui s’y passe. Il fait en effet son rapport sur les bonnes ou mauvaises actions des habitants chaque année au roi du ciel. Son culte se confond avec celui des génies protecteurs.

Les visiteurs masculins sont reçus autour d’un petit foyer, installé à l’extrémité du « côté extérieur », non loin de devant qui fait office de salon. C’est le caractère patriarcal, la position privilégiée au père et aux mâles de la famille. Le culte des ancêtres est pratique par les représentants les plus âges de la lignée masculine.

L’ethnie Muong, l’une des 53 minorités ethniques du Vietnam, comptent plus d’un million de personnes. Ces dernières peuplent les régions montagneuses du Nord, essentiellement dans la province de Hoà Binh et dans les districts montagneux de celle de Thanh Hoa.

Les Muong s’établissent donc dans des régions certes montagneuses, mais favorables aux travaux champêtres. Ils pratiquent d’ailleurs la riziculture inondée, en dignes cousins des Kinh. Pour se prémunir (autrefois) des attaques d’animaux sauvages, ils vivent dans des maisons sur pilotis, bâties à flanc de montagne, l’espace qui se trouve sous le plancher servant d’abri aux animaux domestiques et de basse-cour.

Les Muong possèdent tout un trésor de littérature orale composé de longs poèmes, de contes de fée, de légendes, de proverbes, de berceuses et surtout d’épopées, dont la plus connue est Đẻ đất đẻ nước (littéralement : La naissance de la Terre, la naissance de l’Eau).

Dans la vie quotidienne et spirituelle des Muong, les gongs jouent un rôle central. À travers les siècles, ils sont devenus une des particularités culturelles de cette ethnie. C’est avec cet instrument que l’on accueille l’être humain qui vient de naître, qu’on le congratule quand il arrive à l’âge adulte, qu’on lui souhaite le bonheur à son mariage, qu’on le complimente quand il pend sa crémaillère, puis qu’on lui fait ses derniers adieux lorsqu’il quitte ce bas monde. -VNA