Un artiste talentueux. Une passion qui l’incite à explorer de nouvelles voies. Un amour palpable pour le Vietnam. Voici l’artiste Lolo Zazar, un Français qui vit au Vietnam depuis cinq ans.

Les activités culturelles sont depuis quelques temps légion à Hanoi. Parmi elles, l’exposition «Dialogue avec les murs», inaugurée début juin 2012, a marqué les esprits. Elle y présente 18 photos grand format qui reflètent, sous un angle très particulier, le tumulte de la capitale. Ces clichés montrent les numéros de téléphone inscrits un peu partout sur les murs moussus de la capitale des entreprises de Khoan cat bê tông (démolition), un service très développé dans cette ville en pleine mutation.

Cette exposition est donc le fruit du travail d’un Français, Lolo Zazar, installé au Vietnam depuis cinq ans. Pour lui, ces publications qui «salissent» les murs de Hanoi sont de vraies œuvres de graffiti. Mieux, elles symbolisent une forme d’union entre l’homme et la nature. Les murs, avec leur propre voix, racontent aux badauds les histoires d’une ville millénaire qui en a vu de toutes les couleurs, sans mauvais jeu de mots.

Durant son séjour à Hanoi, Lolo Zazar a arpenté toutes les encablures de la ville, guidé par sa passion : chercher la voix des murs. Actuellement, il possède un trésor de près de 3.000 photos sur le sujet. Et ce n’est pas fini ! En tant qu’étranger, ces murs originaux le fascinent, tandis que les Vietnamiens n’y prêtent guère attention. « En Europe, on a les tags. Les gens font des dessins sur les murs, des inscriptions. Je trouve ça marrant. C’est l’art. Ici au Vietnam, c’est la même chose, sauf que ce sont les gens qui travaillent dans la construction qui y mettent leur numéro de téléphone. Mais comme il y a plein de couleurs, et que les couleurs sont belles et vives au Vietnam, cela donne un super résultat », confie Lolo Zazar. Et d’ajouter que chez lui, les villes sont grises, oranges, blanches. Ternes, en somme... « Ici, c’est différent. Cela me fait penser à des tableaux» .