Ces dernières années, les provinces des Hauts plateaux du Centre ont obtenu des résultats encourageants dans l’édification de la Nouvelle ruralité. Il reste néanmoins du travail à accomplir, à commencer par l’aménagement des ouvrages hydrauliques.

Avec deux millions d’hectares de terre basaltique, les Hauts plateaux du Centre - qui comprend les provinces de Dak Lak, Dak Nông, Lâm Dông, Gia Lai et Kon Tum - disposent d’un immense potentiel en termes de développement sylvicole et agricole. Plusieurs localités ont créé de vastes plantations de caféiers, d’hévéas et de poivriers, lesquelles génèrent des revenus assez élevés pour les paysans.

Grâce à l’application de hautes technologies dans la production agricole, le revenu moyen à l’hectare des zones cultivées dans les provinces comme Lâm Dông, Gia Lai, Dak Lak est de l’ordre de 120 millions (environ 6.000 dollars), voire 300 millions de dôngs (près de 15.000 dollars).

La province de Lâm Dông par exemple dispose de 35.000 ha de terres réservées à la production agricole appliquant de hautes technologies et spécialisées, pour l’essentiel, dans la caféiculture, la floriculture, la culture maraîchère... Plus de 15.000 ha génèrent un revenu annuel de 250 à 500 millions de dôngs à l’hectare, et plus de 10.000 ha un revenu de 500 millions à un milliard de dôngs par ha et par an.

Selon le Département de la culture (ministère de l’Agriculture et du Développement rural), en 2013, la superficie de caféiers des provinces des Hauts plateaux du Centre se montait à 555.127 ha, avec un rendement moyen de 2,5 tonnes à l’hectare, permettant au Vietnam de devenir le premier exportateur mondial de café devant le Brésil.

Les Hauts plateaux du Centre comptent aussi plus de 30.000 ha de poivriers donnant 66.000 tonnes à l’hectare, soit 48% de la superficie et 53,4% de la production poivrière du pays.

Outre l’application des progrès techno-scientifiques, les localités ont investi dans le développement des infrastructures agricoles, la construction et la réfection de milliers de kilomètres de voies de communication rurales, de centaines de ponts et de transformateurs électriques.

Selon le Comité de pilotage des Hauts plateaux du Centre, les provinces de la région ont aujourd’hui à leur disposition plus de 2.261 ouvrages hydrauliques dont 1.150 lacs réservoirs, 942 barrages, 114 stations de pompage... Les lacs réservoirs sont pour la plupart limités et servent à des usages ciblés géographiquement parlant. Réunis, ils ont une capacité totale de stockage de 1,12 milliard de mètres cubes, ce qui est finalement peu au regard de ce qu’il faudrait dans l’idéal.

Grâce aux contributions des habitants, la province de Lâm Dông a construit et remis en état 145 ouvrages hydrauliques, permettant d’élever la superficie de culture irriguée à 53% des terres arables qu’elle possède. La province de Dak Lak a, elle, construit ces dernières années 100 ouvrages hydrauliques, portant leur nombre total à 665, permettant d’irriger 221.000 ha de cultures.

Étant une région agricole dépourvue de réseau fluvial dense, à quoi vient se greffer une saison sèche prolongée, l’eau au service de la production agricole est devenue un grand défi pour les Hauts plateaux du Centre dans leur développement socioéconomique et leurs objectifs d’édification de la Nouvelle ruralité.

«Compte tenu de ces données, les Hauts plateaux du Centre doivent se focaliser sur les ouvrages hydrauliques pour développer la production agricole et édifier la Nouvelle ruralité avec succès», partage le Docteur Nguyên Xuân Cuong, chef adjoint du Comité de l’économie du Comité central du Parti communiste du Vietnam.

Selon Nguyên Xuân Cuong, si le niveau des nappes phréatiques a tendance à baisser, c’est tant en raison des conséquences du changement climatique que des méthodes agricoles. C’est pourquoi, les ouvrages hydrauliques jouent un rôle prépondérant dans l’irrigation des terres arables. Problème, dans cette région, ces derniers sont souvent restreints. Le réseau de canaux, insuffisant, ne satisfait toujours pas aux exigences de la culture intensive. De plus, la majorité de ces ouvrages ont été construits il y a plus d’une vingtaine d’années, nécessitant des travaux d’entretien parfois coûteux et pas toujours réalisés de manière pertinente, la faute au faible niveau de compétences des gestionnaires et techniciens en poste.

Face à cette situation, dans l’attente d’investisseurs providentiels, les Hauts plateaux du Centre s’efforcent de changer la donne en optimisant l’exploitation des ouvrages hydrauliques disponibles. Les cinq provinces ont créé des modèles d’utilisation raisonnée de l’eau. Leurs autorités ont attiré l’attention des habitants qui ont contribué à l’application des avancées techno-scientifiques dans la gestion, l’exploitation des ouvrages hydrauliques au service de la production agricole, notamment avec la plantation d’arbres industriels de haute valeur économique.

On peut noter également le modèle d’économie d’eau pour les plantations de caféiers dans la commune d’Eatul, district de Cu M’gar, province de Dak Lak. Les communes de Buôn Tria, district de Lak et de Dur Kmal, district de Krông Anna, ont de leur côté investi dans des stations de pompage électrique en lieu et place de celles à diesel, permettant d’irriguer efficacement les cultures tout en réduisant les frais de production. Même si ces projets sont loin d’être généralisés, ils témoignent de la volonté commune des autorités et des agriculteurs de parvenir à ce qu’il convient de nommer la Révolution verte. – VNA