L'imposition de taxes antidumping par la Commission européenne (CE) contre les chausssures à empeigne en cuir du Vietnam a eu des impacts importants sur l'industrie vietnamienne de la chaussure.

C'est ce qu'a déclaré le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Lê Danh Vinh, lors d'un entretien vendredi avec un correspondant de l'Agence Vietnamienne d'Information (AVI). Il a réagi ainsi à la publication, le 13 octobre, par la Commission européenne, d'un rapport sur la révision de l'application des pénalités douanières dans le cadre du procès antidumping sur les importations de chaussures vietnamiennes.

Il a informé que cette industrie emploie au Vietnam plus de 500.000 travailleurs dont une majorité de femmes. Elle est en train de subir aussi l'impact de la décision de l'Union européenne (UE) d'exclure les chaussures et sandales vietnamiennes de la liste des marchandises bénéficiant du Système généralisé des préférences (GSP).

Le vice-ministre du Commerce et de l'Industrie a rappelé qu'en octobre 2006, la CE a décidé d'imposer des taxes antidumping sur les chaussures à empeigne en cuir importées du Vietnam, et ce durant 2 ans, malgré la protestation de nombreux pays membres de l'UE. Mais en octobre 2008, la CE n'a pas supprimé ces taxes et a décidé d'effectuer une dernière révision à la demande des fabricants européens, et là aussi malgré la protestation des pays membres de l'UE.

En fait, il s'est avéré que l'imposition de taxes antidumping ces trois dernières années n'a pas protégé les intérêts d'une petite partie des producteurs européens peu compétitifs mais en plus a causé des pertes aux importateurs, distributeurs et vendeurs au détail de l'UE, sans parler des droits légitimes des consommateurs qui ont été lésés.

En outre, ce procès antidumping va à l'encontre de la politique de l'UE et des pays membres de soutenir et d'encourager le libre-échange. C'est même le retour à un protectionnisme.

Le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce a protesté ce procès antidumping et a affirmé que les entreprises vietnamiennes n'ont pas cassé les prix sur le marché de l'UE. Selon lui, le rapport de la Commission européenne ne reflète pas de façon objective les activités des entreprises vietnamiennes, jugeant inique et irraisonnable la proposition de la CE de proroger de 15 mois ces taxes.

Le ministère de l'Industrie et du Commerce a proposé à CE de réexaminer ce rapport de façon objective et équitable, et de lever ces taxes antidumping. Pour sa part, le gouvernement vietnamien a demandé aux pays membres de l'UE de soutenir le Vietnam.-AVI