La décision du Conseil de l'Union européenne (UE) de prolonger pour une durée de 15 mois à partir du 3 janvier 2010 les taxes antidumping sur les chaussures à empeigne en cuir vietnamiennes est injuste, a affirmé Nguyen Phuong Nga, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.


Il s'agit d'une décision injuste, inéquitable, qui ne reflète pas fidèlement les activités de production et de commerce des chaussures au Vietnam. Cela va totalement à l'encontre de l'esprit de libre-échange, initié et promu par l'UE a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Hanoi


Cette décision cause de grands soucis aux travailleurs d'un pays pauvre, en développement comme le Vietnam, affecte à la fois des entreprises d'importation, des distributeurs, des vendeurs de détail et des consommateurs européens eux-mêmes, a estimé Mme Nguyen Phuong Nga.


En outre, elle réduit l'efficacité des efforts de l'UE dans sa coopération avec le Vietnam en matière de réduction de la pauvreté, a-t-elle poursuivi.


Exprimant lui aussi son grand désespoir face à cette décision "injuste, inéquitable, non objective qui ne reflète pas fidèlement la nature de l'affaire", Lê Danh Vinh, vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, a réaffirmé que les entreprises vietnamiennes de production et de commerce de sandales et chaussures n'ont pas pratiqué de dumping sur le marché européen.


L'application par la Commission européenne (CE) de cette mesure ne vise qu'à protéger les intérêts d'un petit groupe de producteurs européens à faible compétitivité, a dit le vice-ministre.


Le chiffre d'affaires et les parts de marché à l'exportation du Vietnam ont considérablement chuté ces trois dernières années en raison des taxes anti-dumping, tandis que le prix à l'exportation des chaussures et sandales en cuir vietnamiennes a monté, a estimé Lê Danh Vinh.


Rien qu'entre janvier et septembre 2009, la valeur d'exportation du Vietnam dans l'UE n'a atteint que 1,6 milliard de dollars, soit une baisse de plus de 11% en glissement annuel. Cependant, la CE n'a pas pris en compte, de façon objective, cette réalité, toujours selon M.Vinh.


Selon lui, cette décision de l'UE aura des impacts négatifs sur l'industrie nationale des chaussures et sandales, un secteur employant plus de 650.000 travalleurs, pour la plupart des femmes, et qui souffre aussi ces temps-ci de la décision européenne d'exclure les chaussures vietnamiennes de la liste des marchandises bénéficiant du Système des préférences généralisées (GSP).


Cela a eu des impacts importants sur les investisseurs, importateurs et distributeurs en Europe et a aussi pénalisé des millions de consommateurs de cette région, a estimé Vinh.


Le représentant du ministère de l'Industrie et du Commerce a affirmé que l'application de ces taxes n'était pas favorable aux liens économiques et commerciaux entre les deux parties, notamment dans le contexte où le Vietnam fait tout son possible pour créer un environnement commercial propice aux investisseurs, dont ceux d'Europe.


Le Premier ministre, ministre des A.E, Pham Gia Khiem, a envoyé une lettre aux ministres des A.E de l'UE, dans laquelle il a exprimé sa préoccupationsur cette question. Pour sa part, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoang, a adressé une lettre aux ministres de l'Economie, du Commerce des pays de l'UE et a organisé une rencontre avec les ambassadeurs des pays membres de l'UE.-AVI