Hanoi (VNA) - Alors que plusieurs économies asiatiques sont aux prises avec des difficultés, le Vietnam avance à grands pas, affichant une croissance de 6,9% au troisième trimestre de cette année.

Le Vietnam defie la morosite economique de l’Asie, selon des experts hinh anh 1Dans une usine de fabrication de produits de porcelaine à capitaux japonais basée à Hung Yên (Nord). Photo: VNA


Le Vietnam "défie les pressions des marchés émergents alors que ses riveaux régionaux se débattent contre les risques de guerre commerciale et un dollar plus fort", a déclaré Sri Jegarajah sur le site CNBC.

L’économie vietnamienne dépend aussi des exportations, mais sa "proximité géographique avec la Chine et ses liens politiques et économiques historiquement forts avec Pékin portent leurs fruits".

Sous la pression des tarifs américains, des fabricants chinois ont commencé à déplacer leur production vers des endroits meilleur marché tels que le Vietnam.

Les salaires dans le secteur manufacturier sont inférieurs de 40% à ceux de la Chine. Cela renforce une tendance qui a aidé le Vietnam à développer son industrie manufacturière au fil des ans: des entreprises étrangères s’installent pour tirer parti d’une production bon marché.

Le boom a commencé lorsque le gouvernement vietnamien a introduit des réformes de marché en 1986, transformant le Vietnam en l’un des pays les plus dynamiques en Asie. Au début, le Vietnam était perçu comme une version bon marché de la Chine avec des travailleurs qualifiés, et donc à l’origine comme une base manufacturière. Mais, avec la montée en flèche des investissements étrangers et la diffusion de l’expertise, le secteur a progressé dans la chaîne de valeur.

Le Vietnam bénéficie d’une administration favorable au commerce, et "une volonté de passer d’un marché frontière à une destination d’investissement plus conventionnelle", déclare Eoin Treacy de la société Fuller Money. Les règles régissant la propriété étrangère ont été progressivement libéralisées.

La population jeune, forte de 90 millions de personnes - dont 70% ont entre 15 et 64 ans - fournira une main-d’œuvre nombreuse et une source de consommation pour les années à venir. La classe moyenne vietnamienne devrait passer de 12 millions en 2012 à 33 millions en 2020.

En raison de la croissance de la consommation, les ventes au détail ont augmenté de 10,9% pour atteindre un record de 130 milliards de dollars l’an dernier. Compte tenu de cette toile de fond, il n’est pas surprenant que le Vietnam ait attiré un montant record de 17,5 milliards de dollars d’investissements directs étrangers en 2017.

En conséquence, les évaluations sont élevées pour les plus grandes entreprises. La société par actions de produits laitiers du Vietnam (Vinamilk) affiche un ratio cours/bénéfices de 23 fois, contre 17 fois pour le français Danone, écrit Clara Ferreira Marques sur Breakingviews.

Et si le fournisseur d’indices MSCI passe le Vietnam d’une frontière à un marché émergent, il pourrait générer des entrées allant jusqu’à 10 milliards de dollars, offrant ainsi un plus grand volume de fonds comparé aux indices des marchés émergents.

D’après les données du Département de l’investissement étranger du ministère du Plan et de l’Investissement, au cours des sept premiers mois de l’année, le pays a attiré 22,94 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), soit une augmentation de 4,6% en glissement annuel. – VNA

Lê Quang Vinh source