L'ancien lieutenant américain William Calley, reconnu coupable du massacre du village de My Lai perpétré en mars 1968, a exprimé pour la première fois ses remords.

"Il ne se passe pas un jour sans que je n'ai de remords pour ce qui s'est passé ce jour là à My Lai", a-t-il avoué mercredi dernier devant les membres du Club des Kiwanis de l'agglomération de Columbus, en Géorgie (Sud des Etats-Unis).

"J'éprouve des remords pour les Vietnamiens qui ont été tués, pour leurs familles, pour les soldats américains impliqués et pour leurs familles. Je suis profondément désolé", a-t-il dit. William Calley, âgé aujourd'hui de 66 ans, a été condamné à vie en 1971 pour avoir tué 22 civils vietnamiens non armés parmi les 504 victimes du massacre, en grande partie des femmes, des enfants et des vieillards.

Le 16 mars 1968, le jeune sous-lieutenant William Calley et ses hommes débarquent en hélicoptère sur le village de My Lai. En quelques heures, ils vont quasiment rayer la localité de la carte. Le massacre de My Lai, révélé plusieurs mois plus tard, va marquer un tournant dans l'opinion publique américaine à l'égard de la guerre du Vietnam et susciter une réprobation internationale.

Après avoir tenté d'étouffer le scandale, le Pentagone finit par traduire trois officiers devant une cour martiale. Le lieutenant Calley sera le seul condamné. Sa peine de prison à vie est commuée en assignation à résidence par le président Nixon. Il est remis en liberté sur parole trois ans plus tard mais n'a jamais recouvré ses droits civiques. Il s'est ensuite reconverti dans la bijouterie, puis dans les assurances.

Depuis sa libération, il avait toujours refusé de s'exprimer sur la guerre du Vietnam. Et puis, cette semaine, l'ancien lieutenant a décidé de rompre le silence. Lors de la réunion du Club des Kiwanis, il a répondu pendant une trentaine de minutes à plusieurs questions liées à cette tuerie. -AVI