Le "don ca tài tu" à la croisée des chemins
Le "don ca tài tu" (chant des amateurs de la région du Sud) bénéficie
d’une grande vitalité. La quasi-totalité des communes, districts,
quartiers de 21 villes et provinces du Sud possèdent des clubs qui s’y
consacrent intégralement. Certaines villes et provinces organisent par
roulement le festival de "don ca tài tu" deux fois par an. Elles
insistent sur l’amélioration de la qualité et le nombre d’artistes dans
l’optique de sauvegarder ce patrimoine. Au Sud, l’on peut en voir et/ou
en entendre à la campagne, à la ville, à la radio, à la télévision, mais
aussi en DVD, qu’il est très facile de se procurer.
Selon Huynh Van Khai, doyen du Département de la musique traditionnelle
du conservatoire de Hô Chi Minh-Ville et fort de plusieurs années de
recherche sur le chant des amateurs, le fait que cet art ait été classé
par l’UNESCO - avec à la clé la conservation d’une importante
documentation - garantit sa préservation. Mais il faut inscrire le "don
ca tài tu" dans une nouvelle étape : "Il est nécessaire de monter des
équipes de musiciens ou d’artistes capables de composer des chansons de
don ca tài tu adaptées à la vie contemporaine, pourvu que le tout reste
fidèle à la vitalité et au style de l’époque", explique-t-il.