Les effets du changement climatique placent le delta du Mékong dans une situation où les nappes phréatiques qu'il abrite risquent de s'épuiser. Des règles plus strictes de gestion de l'exploitation de ces ressources en eaux doivent être mises en place.

Selon les climatologues, le delta du Mékong est la région la plus touchée par les impacts du changement climatique. Aujourd'hui, le niveau des nappes phréatiques des provinces du littoral du delta baisse de plus en plus. Compte tenu de leur exploitation anarchique, des centaines de milliers de foyers sont menacés par le manque d'eau.

Presque tous les habitants des provinces du littoral du delta du Mékong, comme Bac Liêu, Cà Mau, Soc Trang… utilisent les nappes phréatiques pour leurs besoins quotidiens. Selon les enquêtes du Service provincial des ressources naturelles et de l'environnement de Cà Mau, la province compte plus de 180.000 puits, Bac Liêu, plus de 100.000, et Soc Trang, plus de 75.000. Sans compter les plus de 40 usines de traitement de produits aquatiques qui se servent de ces ressources d'eau souterraines.

En raison d'une exploitation excessive, le niveau de la quasi-totalité des puits du littoral a une nette tendance à diminuer. Selon le directeur adjoint du Service des ressources naturelles et de l'environnement de la province de Soc Trang, Trân Van Thanh, les résultats d'études des ressources d'eau sous forme de nappes phréatiques dans plusieurs localités montrent que leur niveau a baissé en moyenne de 12 m à 14 m lors des 10 dernières années. Rien que dans la province de Bac Liêu, il a diminué de 14 m. Et en saison sèche, des centaines de puits sont à sec.

La croissance démographique et l'augmentation des besoins en eau pour la production et la vie quotidienne, ainsi qu'une exploitation anarchique, sont les causes principales de cette situation.

Autre souci, et de taille, ces eaux sont polluées. À Bac Liêu, 1.700 puits sont devenus impropres à la consommation. Idem à Cà Mau pour plus de 3.100 puits, et plus de 1.000 à Soc Trang. "Si les nappes phréatiques sont polluées, il faudra des centaines d'années pour régler ce problème", a prévenu le directeur adjoint du Service des ressources naturelles et de l'environnement de la province de Soc Trang. La réalité montre que plusieurs puits forés dans les communes du district de Thoi Binh, province de Cà Mau, ne livraient plus d'eau potable lors de la saison sèche de l'an dernier.

Dans les temps à venir, les provinces de Soc Trang et Cà Mau projettent de planifier l'utilisation des nappes phréatiques après réalisation d'une enquête par des experts. La province de Bac Liêu, quant à elle, a déjà publié une directive portant sur des règles plus strictes concernant la gestion de l'exploitation de ces nappes phréatiques.-AVI