Un jour après la reconnaissance par l'UNESCO du Quan Ho (chant alterné), le chant Ca trù du Vietnam a à son tour été inscrit jeudi sur la Liste des patrimoines culturels immatériels nécessitant une sauvegarde urgente.

Cette reconnaissance a été annoncée à Abou Dhabi par le Comité de sauvegarde du patrimoine immatériel de l'UNESCO, placé sous la présidence d’Awadh Ali Saleh Al Musabi (Émirats arabes unis).

Le Ca trù est une forme complexe de poésie chantée que l’on ne trouve que dans le nord du Vietnam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles.

Les groupes de Ca trù sont composés de trois personnes : une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claves ou en frappant sur une boîte en bois, et de deux instrumentistes qui l’accompagnent de la sonorité profonde d’un luth à trois cordes et des sons énergiques d’un tambour d’éloge .

Certaines représentations de Ca trù comprennent également de la danse. Les diverses formes de Ca trù remplissent des fonctions sociales différentes : on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors de concours de chant.

Le Ca trù possède cinquante-six formes musicales ou mélodies différentes. Des artistes populaires transmettent la musique et les poèmes qui composent le Ca trù par transmission orale et technique, autrefois au sein de la famille, mais aujourd’hui à toute personne qui souhaite apprendre cet art.

En raison des guerres incessantes et du manque de sensibilisation, le Ca trù est tombé en désuétude au cours du XXe siècle. Bien que les artistes aient fait des efforts remarquables pour transmettre le répertoire ancien aux générations plus jeunes, le Ca trù reste exposé à la menace de disparition du fait de la diminution du nombre de praticiens et de leur grand âge.

Les 11 autres patrimoines de cette liste appartiennent au Belarus, à la Chine, à la France, au Kenya, à la Lettonie, au Mali et à la Mongolie.

Suite à cette inscription, les Etats concernés mettront en œuvre des plans de sauvegarde spécifiques contenus dans leurs dossiers de candidature. Les éléments en danger pourront également bénéficier d’une aide financière du Fonds créé à cet effet. - AVI