Occupant respectivement le 5e rang et le 2e rang mondial en termes de production et d'exportation de riz, le Vietnam pourrait voir sa sécurité vivrière remise en question en raison des influences de l'homme sur son environnement et du changement climatique. Selon le Département de la culture, la production de riz ces dernières années a atteint plus de 35 millions de tonnes par an, contribuant à assurer 4,5 à 5 millions de tonnes pour l'exportation. Ce, grâce à l'intensification de l'application des progrès scientifiques et techniques et à l'introduction de variétés de riz hybrique à haut rendement. En 2009, ces deux chiffres ont été respectivement de 38,9 millions et 5,8 millions de tonnes. Cette performance a aidé le Vietnam à réduire rapidement le nombre de ses foyers démunis. Cependant, ce Département a exprimé son inquiétude sur les risques latents menaçant la sécurité vivrière, avec en premier lieu la diminution alarmante des surfaces rizicoles. Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, elles ont reculé de 362.000 ha depuis l'an 2000, soit une diminution annuelle moyenne de près de 52.000 ha. Il ne reste que 4 millions d'hectares cultivés. Cela s'explique par la reconversion des terrains rizicoles pour l'aquiculture, l'arboriculture et le maraîchage, mais aussi par la construction d'ouvrages de communication, de logements et de zones industrielles. De plus, les impacts du changement climatique et des épidémies sont autant de difficultés à surmonter pour la production agricole, et par conséquent rizicole. Dans les deltas du Mékong et du fleuve Rouge, les deux greniers à riz du pays, la superficie de rizières subissant des inondations régulières d'eau salée ou au contraire à sec, augmente au fur et à mesure que le temps passe. La croissance de la population du Vietnam implique également une augmentation des besoins en vivres. La population nationale devrait atteindre entre 120 et 130 millions de personnes en 2030. Aussi est-il impératif de maintenir la superficie rizicole nationale au-dessus des 3,9 millions d'hectares afin que la production puisse atteindre plus de 39,6 millions de tonnes. Selon le Département général des statistiques, le Vietnam compte pour l'instant environ 6,7% de foyers souffrant d'un manque récurrent de vivres, notamment dans les régions montagneuses ou reculées en raison de conditions culturales différentes selon les régions et de limites dans la distribution des vivres interrégionale. Selon le chef du Département de la culture, Nguyen Tri Ngoc, les paysans jouent un rôle important dans la garantie de la sécurité vivrière. Mais, paradoxalement, ce sont eux qui sont les plus gravement affectés par les calamités naturelles, les épidémies et les fluctuations des prix. Cet officiel a estimé qu'il faudrait définir une stratégie de développement globale et durable sur la production du riz pour garantir les intérêts à la fois de l'Etat et de la population. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a présenté au gouvernement un projet de sécurité vivrière nationale d'ici 2020 et à l'horizon 2030. La première des priorités est de maintenir la superficie consacrée à la riziculture supérieure à 4 millions d'ha, afin de pouvoir atteindre annuellement une production d'environ 40 millions de tonnes. Ce projet aura pour but de mettre fin au phénomène de disette qui touche une petite frange de la population à certaines périodes de l'année, d'améliorer le régime alimentaire journalier de la population et de réduire le taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans. - AVI