La presse francophone cherche à confronter sa position
"Il nous revient de mettre tout en œuvre pour
mériter notre qualité de pionnier et confronter notre position de leader", a
déclaré Afred Dan Moussa, président de l'Union internationale de la presse
francophone.
Les 42e Assises de l'Union internationale de la presse
francophone (UPF) se sont ouvertes hier à Rabat, capitale du Maroc.
La séance a vu la présence du ministre marocain de la Communication,
Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement.
Abdelmounaïm Dilami,
président de la section marocaine et vice-président international de l'UPF, a
prononcé l'allocution de bienvenue aux 200 participants venus des cinq
continents. Ensuite, les conférenciers ont écouté le message de Jean-Pierre
Raffarin, ex-Premier ministre, représentant personnel du président de la
République française, dans lequel il a adressé ses congratulations à l'UPF qui
fête cette année son 60e anniversaire.
Conseiller politique,
conseiller spécial, représentant de Abdou Diouf, secrétaire général de
l'Organisation mondiale de la francophonie (OIF), Ousmane Paye a souligné quant
à lui le rôle du journaliste qui est d'abord un citoyen. Pourtant, il n'est pas
comme les autres, en ce sens que sa parole est attendue et entendue. Le
journaliste doit agir ainsi tel un passeur social. Le journaliste, tout en
restant fidèle à ses idées, doit, lorsqu'il est en proie à un dilemme intérieur,
et cela lui arrive bien souvent, pouvoir trouver la meilleur manière de faire
prospérer sa pensée sans heurter la conscience nationale et les convictions
propres à chaque citoyen, a-t-il déclaré.
"La capitale du Royaume du
Maroc s'enorgueillit encore une fois d'être le siège d'une nouvelle rencontre
internationale de qualité, ayant vocation à favoriser l'écoute réciproque et le
débat fécond, pour toujours mieux impulser le dialogue, la démocratie et la
coopération", a souligné le ministre marocain, Khalid Naciri. L'UPF, fidèle de
ses engagements, n'hésitera pas donc à prendre le taureau par les cornes et
aller au devant des difficultés. "La responsabilité politique et sociétale des
médias que vous avez choisie comme thématique fera donc l'objet du jeu croisé de
la réflexion pertinente de ces assises que vous nous faites l'amitié de tenir
chez nous", a apprécié le ministre.
"Que faisons-nous maintenant des
60 ans de l'UPF ? La question mérite d'être posée", a souligné Alfred Dan
Moussa, président de l'UPF. "Nous avons conscience que les médias ont un impact
mondial inestimable sur le quotidien et le futur des hommes et des institutions.
C'est pourquoi, une information ne mérite son nom que lorsque sont pris en
compte un certain nombre de principe et de valeurs non négociables", a-t-il
poursuivi.
Le rendez-vous des journalistes francophones à Rabat est
invité à commenter la question de la responsabilité sociétale et politique des
médias. "Nous poursuivons trois objectifs et trois cibles", a précisé Alfred Dan
Moussa.
Primo, rappeler aux médias francophones les normes du
journalisme. Secundo, demander aux gouvernements francophones de déléguer leur
pouvoir de sanction aux instances de régulation et d'encourager
l'autorégulation. Tertio, demander au public d'user, face à la presse, de son
pouvoir de sanction positive ou négative. Il ne fait aucun doute que c'est le
public qui fait l'audience d'un média.
L'UPF ne doit viser qu'un
seul but à partir de ce rendez-vous : renforcer sa gouvernance, au moment où
elle se retrouve, de plus en plus, en compétition avec bien d'autres
organisations professionnelles poursuivant à quelques différences près, les
mêmes objectifs.
Ainsi, "cette rencontre en terre marocaine
constitue-t-elle une occasion d'entrevoir une marche plus forte et plus
vivifiante pour l'UPF", a notifié son président. Ces 42es Assises se clôtureront
demain. -AVI