Le Vietnam et la Chine ont déclaré le 14 juillet la gestion officielle de la nouvelle ligne frontalière entre les deux pays et l'entrée en vigueur des trois documents frontaliers signés l'an dernier.

La cérémonie de déclaration s'est tenue solennellement au poste frontalier de Thanh Thuy (province de Ha Giang, Vietnam) et de Tianbao (province du Yunnan, Chine), sous l'égide de Ho Xuan Son, vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, président du Comité national des frontières, chef du groupe des négociateurs gouvernementaux sur la frontière et le territoire, et de Zhang Zhijun, vice-ministre chinois des AE, chef du groupe chinois.


On a noté également la présence de représentants des ministères et services du ressort central et des Comités de pilotage de la délimitation et du bornage des provinces frontalières des deux pays, ainsi que des consuls généraux du Vietnam à Nanning et Kunming (Chine), de l'ambassadeur de Chine au Vietnam, et de nombreux habitants frontaliers.


Dans leurs discours, Ho Xuan Son et Zhang Zhijun ont souligné la portée historique de la mise en oeuvre des trois documents relatifs à la frontière terrestre Vietnam-Chine, qui boucle officiellement le long processus de 36 ans de règlement des questions de frontière terrestre entre les deux pays.


Cet évènement marque dans l'histoire des relations sino-vietnamiennes, crée les prémisses de l'édification d'une frontière commune de paix, d'amitié et de stabilité, contribuant à porter à une nouvelle hauteur les relations de partenariat et de coopération stratégique et intégrale entre les deux pays, ont-ils souligné.


Les deux chefs adjoints de la diplomatie ont demandé aux ministères, services et localités des deux pays de continuer leur collaboration dans la mise en oeuvre des documents relatifs à la frontière terrestre, à savoir le Protocole de délimitation et de bornage, l'Accord sur le mécanisme de gestion frontalière et l'Accord sur les portes-frontières et le mécanisme de gestion de celles-ci, tous signés le 18 novembre 2009 .


Lors d'une interview accordée à l'Agence vietnamienne d'information (AVI) à cette occasion, le vice-ministre Ho Xuan Son a fait savoir que ces trois documents et le Traité sur la frontière terrestre Vietnam-Chine de 1999 constituaient le dossier le plus complet sur la frontière terrestre entre les deux pays. Ces documents remplaceront la Convention France-Qing de 1887 et de 1895, ainsi que l'Accord provisoire sur le règlement des affaires frontalières Vietnam-Chine, signé en 1991 par les deux pays.


Selon Ho Xuan Son, les progrès qu'apportent ces nouveaux textes par rapport aux documents précédents sont les suivants :


Primo, dans ces nouveaux documents, chaque tronçon de frontière et chaque borne sont clairement déterminés aussi bien par les mots que sur des schémas et des cartes, permettant à chacun de facilement reconnaître cette ligne frontalière.


Ces documents stipulent les travaux concrets des organes compétents dans la gestion et la conservation de la frontière et des bornes.


Secundo, le nouvel Accord sur le mécanisme de gestion frontalière précise plus clairement les modalités de gestion, de conservation, d'exploitation et d'utilisation des cours d'eau frontières, les dispositions sur l'entrée et la sortie des véhicules, des marchandises et des personnes, le mécanisme de coordination pour le maintien de la sécurité et de l'ordre dans les zones limitrophes.


Cet accord est accompagné de 18 appendices sur les formalités à suivre par les deux parties dans le règlement des affaires frontalières.


Tertio, ce nouvel accord précise de manière détaillée les mesures concrètes pour régler d'éventuels problèmes frontaliers, y compris les mesures contre l'immigration illégale, les principes à suivre pour la construction d'ouvrages dans les zones limitrophes, la réfection ou la reconstitution des bornes,...


Quarto, l'Accord sur le mécanisme de gestion frontalière comporte une réglementation sur la création du comité mixte sur la frontière terrestre Vietnam-Chine, afin de coordonner des actions et de superviser la mise en oeuvre de la gestion frontalière.


Selon ce document, la frontière vietnamo-chinoise est divisée en huit tronçons pour la gestion desquels chaque partie désigne huit représentants nationaux.


La frontière terrestre Vietnam-Chine s'étend sur 1.449,566 km, dont 383,914 km de cours d'eau. Les deux parties ont posé 1.971 bornes dont l'une installée dans le cadre de l'Accord de détermination des points d'intersection des frontières Vietnam-Laos-Chine, 1.548 bornes principales et 422 bornes secondaires.


Ce réseau de bornes frontalières et lesdits documents permettront de créer une ligne frontalière de paix, d'amitié, de stabilité et de développement durable.


Après la cérémonie, les deux parties se sont entretenues dans le chef-lieu de Ha Giang, province de Ha Giang (Vietnam), pour homogénéiser les mesures d'application de ces trois documents. Elles sont convenues de créer le Comité mixte sur la frontière terrestre Vietnam-Chine, de désigner les représentants nationaux, d'établir un mécanisme de liaison et de gestion dans le cadre de l'Accord sur les portes-frontalières entre les deux pays et sur le mécanisme de gestion de celles-ci. - AVI