La cooperation vietnamo-americaine pour la paix, la stabilite et la prosperite hinh anh 1Le président vietnamien Tran Dai Quang (droite) et son homologue américain Barack Obama, lors d'une conférence de presse conjointe donnée le 23 mai à Hanoi. Photo: VNA
 

Hanoi (VNA) – Au premier jour de sa visite officielle du 23-25 mai au Vietnam, le président américain Barack Obama a annoncé la levée totale de l'embargo sur les ventes d'armes au Vietnam, une décision historique qui enlève non seulement l'un des derniers héritages importants d'une âpre guerre terminée il y a 41 ans, mais aussi ouvre la voie à une coopération plus poussée entre les deux pays.

La décision précitée est la suite logique d'une relation de plus en plus ouverte et une autre avancée dans le long processus de rapprochement entre les deux "anciens ennemis", allant de la levée de l'embargo commercial américain en 1994, de la normalisation des relations diplomatiques un an plus tard, à l'établissement du "partenariat global" en 2013, en passant par la signature de la Déclaration sur la vision commune Vietnam - États-Unis et la conclusion d'une demi-décennie de négociations sur l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) avec dix autres pays en 2015. La toute dernière démarche américaine marque également le grand héritage de la politique étrangère de l'administration Obama, après près de huit ans au pouvoir.

La décision des États-Unis de lever totalement l'interdiction de la vente d'armes au Vietnam - intervenue près de deux ans après avoir autorisé le transfert de certains équipements militaires - démontre une confiance stratégique de plus en plus ferme entre les deux pays, au-delà de leur passé douloureux et de leurs différences pour promouvoir leurs intérêts partagés et s'orienter vers l'avenir.

Lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de leur entretien officiel à Hanoi, le président vietnamien Tran Dai Quang et son homologue américain Barack Obama ont également affirmé que les relations entre les deux pays "ont été totalement normalisées" après nombre d'efforts de rapprochement "courageux".

Ladite décision, qui est très attendue, trouve son moteur dans les nombreux intérêts communs comme les inquiétudes partagées entre les deux pays dans plusieurs domaines dont l'économie, le commerce, la sécurité et la défense... La promotion des relations de coopération tous azimuts avec le Vietnam rentre dans la stratégie du "pivot" des États-Unis vers l'Asie qui est actuellement le moteur de la croissance économique mondiale. Pour sa part, outre le souhait de mobiliser et d'exploiter toutes les ressources au service de son développement, le Vietnam a un réel besoin de moderniser ses formes armées pour protéger les intérêts nationaux et faire face aux menaces et défis de sécurité émergents.

La levée totale de l'embargo américain donnera au Vietnam l'opportunité d'avoir accès à nombre d'armes et équipements modernes tels que radars, navires de patrouille, avions... afin de renforcer ses capacités de surveillance maritime, de protéger ses près de 3.300 kilomètres de côtes et ses avant-postes insulaires, ainsi que d'assurer un environnement favorable à son développement et à sa prospérité.

Le renforcement des relations de défense avec les États-Unis - ou n'importe quel autre pays - correspond parfaitement à la politique étrangère cohérente du Vietnam comme à la "tendance dominante" des relations internationales, et ne vise aucun pays tiers. Ce​ rapprochement sert non seulement les intérêts des peuples vietnamien et américain mais contribue de manière substantielle au maintien de la paix, de l'ordre et  de la stabilité, ainsi qu'à la coopération et au développement dans la région et dans le monde entier.

Parmi ces questions, la sécurité, la sûreté, la liberté de navigation et de survol en Mer Orientale - l'artère où transitent quelque 45% des échanges commerciaux maritimes mondiaux - apportent non seulement les "intérêts" visés par le Vietnam et les États-Unis, mais aussi par tous les autres pays de la Terre. Celles-ci constituent également une perception commune et suscitent un large consensus lors des contacts et entretiens de haut niveau entre les dirigeants du Vietnam et d'autres pays du monde, ainsi qu'au sein de presque tous les forums internationaux.

En réalité, le Vietnam persiste depuis la guerre froide dans une politique de défense consistant à "trois non" (ne faire partie d'aucune alliance militaire, ne jamais laisser une nation étrangère installer des bases militaires sur son territoire, et ne pas s'appuyer sur une nation pour s'opposer à une autre).

De plus, l'achat d'armes au service de la défense est une affaire courante dans les échanges commerciaux internationaux et le Vietnam l'a fait toujours de manière publique et transparente. Il est également à noter que les achats d'équipements militaires représentent un pourcentage raisonnable dans ses dépenses publiques, sont en parfaire conformité avec son rythme de croissance économique, "juste suffisants" et destinés uniquement à des fins de défense. Par conséquent, les autres pays n'ont aucune raison de ne pas les "saluer" ou de s'en inquiéter.

Ayant traversé maintes guerres sanglantes dans son histoire millénaire d'édification et de défense nationale, le peuple vietnamien comprend mieux et tient en haute estime les chères valeurs de la paix et de la stabilité. Dans le même temps, il dispose d'assez de détermination et de capacités pour défendre l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale sacrée de la Patrie.

Enfin, le Vietnam se réserve le plein droit de maintenir et de développer des relations sur la base des intérêts partagés et du respect mutuel. Il souhaite également œuvrer avec les autres pays pour contribuer aux efforts pour la paix, la stabilité et la prospérité commune. -VNA