Hanoi est la seule localité du pays comptant de nombreuses citadelles antiques, les plus connues étant Co Loa, la Cité impériale de Thang Long et Son Tay.

Située dans le district de Dong Anh, à 17 km du centre-ville de Hanoi, la citadelle de Co Loa, d'une superficie de 500 ha, dispose de nombreux sites archéologiques, dont les fouilles ont montré le développement continu du Vietnam pendant les âges du bronze et du fer, avec comme apogée la culture de Dong Son.

Selon les archéologues, Co Loa est la plus ancienne citadelle au Vietnam, étant donné qu'elle fut autrefois la capitale du pays sous les règnes d'An Duong Vuong au 3e siècle avant J.-C, et de Ngo Quyen au 10e siècle.

Cette citadelle dévoile par ailleurs des techniques de construction, ainsi que des tactiques militaires pour défendre la Patrie des anciens Vietnamiens qui surent profiter de la configuration du terrain pour construire deux murailles sinueuses.

Co Loa comportait une triple muraille de terre en colimaçon : celle à l’extérieur mesurait environ 8 km, celle du milieu 6,5 km, la dernière 1,6 km. Elles avaient une hauteur de 4 à 5 m en moyenne, atteignant en certains endroits jusqu’à 8-12 m; leur base mesurait de 20 à 30m d’épaisseur, leur sommet de 6 à 12 m. Elles étaient renforcées de haies de bambous et bordées d’un fossé large et profond rempli d’eau...

Au 6e jour du premier mois lunaire de l'année, la population locale organise un festival solennel en l'honneur des constructeurs de la citadelle et du roi An Duong Vuong.

La zone centrale de la cité impériale de Thang Long, récemment reconnue par l'UNESCO patrimoine culturel mondial, abrite nombre de vestiges liés au développement de la capitale vietnamienne durant plus de 1.300 ans.

Cette zone fut du 7è siècle au 10è siècles le centre de la citadelle de Dai La, fit partie de la Cité interdite impériale du 11è siècle au 18è siècles et de la citadelle de Hanoi au 19è siècle.

A l'heure actuelle, elle comprend le site archéologique sis au n°18 de la rue Hoang Dieu et plusieurs ouvrages qui formaient autrefois l'axe vertical central de l'ancienne citadelle de Hanoi.

De décembre 2002 à mars 2004, les archéologues ont mené des fouilles sur 19.000 m² des quelque 47.700 m² du site archéologique de la rue Hoang Dieu, où ils ont mis au jour des vestiges d'activités humaines ensevelies depuis plus de 13 siècles.

Les soubassements de palais et d'édifices, rectangulaires ou polygonaux, témoignent d'un aménagement rationnel au sein de la cité impériale de Thang Long.

Le grand nombre de motifs décoratifs sculptés tels que dragons, phénix, lotus et chrysanthèmes, montrent également la subtilité des Vietnamiens dans la construction.

Les archéologues ont même découvert un veuglaire datant de la dynastie des Lê (1428-1527). D'une longueur de 1,2 m, cet ancien canon de plus de 100 kg porte une inscription qui le désigne comme "premier des quatre grands veuglaires" de la cité.

Le site renferme encore un réseau de puits construits à diverses époques, du 7è siècle au 16è siècles, qui font penser à des puits trouvés dans les vestiges de cités interdites impériales au Japon, en Chine ou en République de Corée.

L'ancienne citadelle de Hanoi se trouve à l'est du site archéologique du 18, rue Hoang Diêu, constituant la seule partie encore debout de la citadelle carrée fortifiée "à la Vauban". L'enceinte, de 4 km de long, fut érigée en 1803 par le Roi Gia Long au centre de la cité impériale, servant de siège du "Bac Thanh" (citadelle du Nord) et de lieu de résidence royale à chaque fois qu'il se déplaçait au Nord.

Aujourd'hui, l'ancienne citadelle de Hanoi abrite encore les murs entourant la résidence du Roi contruits sous la dynastie des Nguyên (19e siècle). Au milieu se trouve une partie du plancher du Palais Kinh Thiên construit sous la dynastie des Lê postérieurs, en 1428. Les ouvrages architecturaux existant encore sont un témoignage précieux de l'histoire de la capitale depuis le 19e siècle.

A l'intérieur de l'ancienne citadelle existent aussi des bâtiments construits par les Français dans les années 1880 après la conquête de Hanoi. D'autres ont été construits après la libération de la capitale en 1954, et ceux-ci ont abrité le siège du ministère de la Défense jusqu'en 2004.

La citadelle de Son Tây, quant à elle, est située au centre du chef-lieu éponyme, à 40 km à l'ouest de Hanoi. Elle garde toujours son air austère d'antan. Construit en 1822 sous le règne du roi Minh Mang, dynastie des Nguyên (1802-1945), cet ouvrage quadrangulaire, entouré de douves, est le seul ouvrage défensif au Vietnam construit avec des "da ong", une roche volcanique que l'on retrouve aussi dans l'habitat local - notamment au vieux village de Duong Lâm situé non loin de là.

Entourée de murs épais hauts de 5 m, la citadelle abrite plusieurs ouvrages architecturaux dont certains demeurent presque intacts comme un mât au drapeau de 18 m de hauteur, des pavillons, le palais Kinh Thiên, deux bassins aux lotus devant la cour du palais. Ses quatre portes, appelées Cua Ta (porte gauche), Cua Huu (porte droite), Cua Tiên (porte antérieure) et Cua Hâu (porte postérieure), donnent chacune sur un côté de la citadelle. Certains ouvrages détruits durant la conquête française ont été reconstruits à l'identique d'après des archives, avec des "da ong" bien sûr.

Reconnue comme vestige historique national, la citadelle de Son Tây est devenue ces dernières années un site touristique fréquenté.

Hanoi a investi dans la préservation de ses citadelles pour attirer davantage de touristes. -AVI