La Conférence internationale contre la malnutrition infantile s’est achevée le 15 mai à la Maison internationale, à Paris, sur un appel à l’accélération des progrès mondiaux en matière de la nutrition infantile et de leur financement, selon l’UNICEF.

«La conférence de Paris a fait ressortir un consensus très fort autour des réponses à mettre en œuvre ; elle a également marqué une étape importante dans l’expression de la volonté politique des Etats, du Sud comme du Nord, de s’attaquer à ce fléau », a déclaré Michèle Barzach, présidente de l’UNICEF France. «Cela doit maintenant se traduire par la mise en œuvre à grande échelle des stratégies qui ont fait la preuve de leur efficacité et par la nécessaire mobilisation des ressources».

Il est urgent que les Etats affectés accélèrent la mise en œuvre de politiques publiques volontaristes, multisectorielles et décentralisées, ayant pour objectif clair la réduction de la prévalence de la malnutrition chez les enfants. L’intégration de la nutrition maternelle et infantile dans les politiques de santé et de protection sociale est une condition de la réussite, comme l’ont montré toutes les expériences décrites lors de la conférence. Des ministres et parlementaires d’Afrique subsaharienne présents à la conférence de Paris ont rendu publique une série d’engagements concrets en faveur de réponses nationales adaptées et à la hauteur de l’enjeu.

Les Etats du Nord doivent eux aussi prendre d’avantage d’engagements concrets. Le combat contre la malnutrition ne pouvant plus se satisfaire de réponses et de financements d’urgence, la mobilisation de ressources pérennes et de long terme est indispensable.

A quelques semaines du Sommet du G8, le ministère français des Affaires étrangères vient d’octroyer 30 millions d’euros, issue de sa nouvelle taxe sur les transactions financières, à la santé des enfants dans le Sahel, avec un accent particulier sur la nutrition. «Cette initiative est pour nous un premier pas encourageant qui devrait inspirer d’autres Etats», a réagi Michèle Barzach, ajoutant, «Le gouvernement français a fait le choix d’un dispositif portant sur les transactions financières. Ce n’est pas le seul possible. A chaque pays de trouver et de mettre en œuvre le meilleur mécanisme pour des financements pérennes».

La conférence de Paris l’a montré, donner à la nutrition infantile les ressources nécessaires est une exigence morale : c’est sauver la vie et l’avenir de millions d’enfants. Mais c’est aussi un investissement rentable aux plans social et économique. Les 3,3 milliards d’euros nécessaires chaque année à l’Afrique pour lutter contre la malnutrition infantile permettrait, dès la première année, à 22 millions de jeunes enfants africains d’échapper à la malnutrition chronique. Et le retour sur investissement pourrait s’élever à terme à plus de 100 milliards d’euros par an.

«Il est essentiel d’investir sur la prévention de la malnutrition afin de renforcer la résilience des familles, des communautés et des sociétés et briser le cycles des crises alimentaires et nutritionnelles,» a déclaré Yoka Brandt, directrice générale adjointe de l’UNICEF. «En s’attaquant à la malnutrition on agit directement sur l’ensemble des priorités de développement : la lutte contre la pauvreté, pour l’éducation et pour l’équité. A moins de deux ans de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement, nous devons accélérer nos efforts et placer le combat contre la malnutrition au cœur de l’agenda post 2015».

Contribuant à 30% de la mortalité infantile et frappant, sous sa forme chronique, 165 millions d’enfants, la malnutrition constitue un obstacle majeur à la survie et à la croissance des enfants, autant qu’au développement des pays affectés et à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

La Conférence internationale contre la malnutrition infantile est organisée par l’UNICEF en partenariat avec le ministère français des Affaires étrangères, l’Agence française de développement (AFD), la Fondation Bill et Melinda Gates, Action contre la Faim (ACF), Médecins Sans Frontières (MSF) et l’ONG ALIMA (Alliance for international medical action). - VNA