Eric-Normand Thibeault : «La jeunesse est au cœur de nos actions» hinh anh 1Eric-Normand Thibeault, directeur du Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique de l’Organisation internationale de la Francophonie. Photo: TGVN/CVN

Hanoi (VNA) - À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie (20 mars), Eric-Normand Thibeault, directeur du Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique de l’OIF, a dévoilé lors d’une interview accordée au Courrier du Vietnam, les projets de l’OIF au Vietnam et dans la région.

Que pensez-vous du rôle et du développement de la Francophonie dans la région Asie-Pacifique ?

Vous savez, la Francophonie est une grande famille composée de plus de 80 États et gouvernements. Une grande partie des pays francophones se trouvent effectivement en Afrique et évidemment en Europe centrale et de l’Est, dans les Amériques, dans la région de l’Océan indien où nous venons justement de tenir à Madagascar le Sommet de la Francophonie en novembre 2016. La Francophonie est également bien ancrée depuis les années 1970 au Cambodge, Vietnam, Laos et Vanuatu. Nous comptons par ailleurs un nouveau pays observateur qui est la République de Corée, qui a rejoint la Nouvelle-Calédonie comme gouvernement associé et depuis 2008 la Thaïlande comme pays observateur au sein de la Francophonie. C’est une Francophonie plurielle, diverse et dont les États et gouvernements de l’Asie-Pacifique partagent les valeurs de solidarité, de paix et de dialogue entre les cultures et les promotions du plurilinguisme.

Quelles remarques pourriez-vous faire à propos du développement actuel du français en Asie du Sud-Est ?

Au cours des dernières années, grâce à la mobilisation de toute l’équipe du Centre régional d’éducation et de formation, au travers d’une cartographie de l’enseignement du français et en français menée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), nous avons observé auprès des établissements de niveau primaire et secondaire une hausse des fréquentations du nombre d’élèves au Cambodge, un maintien des apprentissages au Vietnam ainsi qu’au Laos, et une recrudescence des apprenants du français et en français en Thaïlande.

 

Eric-Normand Thibeault : «La jeunesse est au cœur de nos actions» hinh anh 2En 2016, pour la première fois, Le Courrier du Vietnam a organisé le concours d’écriture journalistique «Jeunes Reporters Francophones-Vietnam» avec le soutient principal de l’OIF. Tân Dat/CVN

Pourriez-vous nous faire part des  nouveaux projets ou programmes de l’OIF pour la région Asie-Pacifique, cette année et les années suivantes ?

L’OIF met en œuvre une programmation quadriennale décidée par les chefs d’États et gouvernements. Cette programmation a démarré en 2015 et se poursuivra jusqu’en 2018. Il y a en tout 16 programmes, dont le soutien de l’enseignement du français et en français, le soutien aux industries culturelles, également la contribution de la Francophonie auprès du gouvernement pour lutter contre les changements climatiques. Nous soutenons également des activités en appui à la presse du Sud, au Courrier du Vietnam et autres médias d’importance.

Une approche qui est très importante pour l’OIF est la contribution au renforcement des capacités des diplomates à pouvoir négocier et s’exprimer en langue française. La jeunesse est au cœur de nos actions et évidemment, par le biais du Centre régional d’éducation et de formation, nous soutenons le renforcement des capacités des professeurs de français, pédagogues et didacticiens. On accorde une importance accrue pour accompagner les professeurs de français à moderniser leurs enseignements et avoir un usage et une capacité accrue à manipuler les technologies numériques en soutien à la diversification de l’apprentissage en classe grâce à Internet, aux technologies numériques, puisque les jeunes ont des pratiques renouvelées. Ils apprennent, s’informent en ligne, mais les enseignants puisent également des ressources libres portant sur l’apprentissage de différentes matières grâce à Internet et aux capacités de stockages d’images, de son, de fiches pédagogiques, dont recèle notamment TV5 Monde où l’on retrouve des émissions comme «7 jours sur la planète», «J’enseigne et j’apprends avec
TV5 Monde». Les médias numériques sont définitivement un outil important et je tiens à féliciter l’équipe d’«Espace francophone» du Courrier du Vietnam, qui, dans son offre renouvelée, permet justement le rayonnement de la langue français en utilisant la toile numérique.

L’OIF continue d’accompagner Le Courrier du Vietnam dans l’organisation du concours «Jeunes Reporters Francophones-Vietnam 2017». Pourquoi avoir choisi de continuer de soutenir ce concours et en quoi, précisément, consiste ce soutien ?

Effectivement, la langue française continue à promouvoir le plurilinguisme. L’apprentissage des langues est important auprès du système d’éducation. L’usage et la pratique du français peut s’exprimer également par la plume, par les blogs, par les animations sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram. Donc les jeunes en raffolent et nous souhaitons être là où l’on ne nous attend pas nécessairement. Ainsi, Le Courrier du Vietnam, avec le soutien de l’OIF, a lancé une première édition de ce concours qui a eu un certain succès en 2016 puisqu’il y a eu 57 contributions. Nous avons décelé de jeunes talents, et nous avons souhaité poursuivre pour une deuxième année sous le pilotage et en accompagnement du Courrier du Vietnam cette deuxième édition qui nous permet également de célébrer la Francophonie. Les contributions venant de jeunes hommes et de jeunes femmes ne sont pas uniquement récoltées à Hanoï, mais aussi dans plusieurs autres villes du pays telles que Cân Tho, Vinh (province de Nghê An, Centre), à Dà Lat (province de Lâm Dông, hauts plateaux du Centre), à Huê (provinces de Thua Thiên-Huê, Centre). On reçoit aussi quelques fois des surprises auxquelles on ne s’attend pas, comme un jeune homme à un poste frontalier qui, en 2016, a soumis une très belle contribution au concours et qui a mérité le prix du Candidat impressionnant. -CVN/VNA