L’hôpital Cho Rây, à Hô Chi Minh-Ville (Sud), vient de délivrer de premières cartes de donneur d’organes. L’objectif est d’augmenter le don d’organes au Vietnam où des milliers de personnes sont en attente d’une greffe pour «revivre».

Selon le Pr.-Dr. Trân Ngoc Sinh, chef du Département d’urologie à la Faculté de médecine et des produits pharmaceutiques de Hô Chi Minh-Ville, le pays compte 8.000 patients nécessitant une greffe du rein, 1.500 du foie, 6.000 de la cornée et des centaines du cœur, du foie… À l’hôpital Cho Rây, plus de mille patients nécessitent une greffe de rein.

«Malheureusement, en raison du manque d’organes, de nombreux patients ne pourront être sauvés», déplore-t-il.

La carte de donneur d'organes n'est pas obligatoire et n'a aucune valeur légale, mais elle facilite le don. Elle permet d'exprimer clairement le choix des donneurs et d'éviter, après leur mort, des difficultés pour leurs proches ou entre eux. S'agissant d'un acte chirurgical d'urgence, la carte de donneur facilitera ainsi la décision.

Selon le Pr.-Dr. Trân Ngoc Sinh, «cette carte est un moyen de dire oui au don d'organes et de devenir potentiellement donneur, et cela dans le cadre de la Loi sur le don, le prélèvement et la greffe d’organes daté de 2007».

Le don d’organes, un geste citoyen

L’hôpital Cho Rây est le premier du pays à délivrer cette carte. L’objectif est de sensibiliser la population à la greffe d’organes et d’augmenter les dons post-mortem qui, pour l’instant, sont bien en-deçà des besoins.

Auparavant, Cho Rây a déjà réalisé des transplantations de rein avec des donneurs en état de mort cérébral. Actuellement, il est prêt pour un cas de greffe rénale dont le donneur est en état d’arrêt cardiaque. Il s’agira du premier cas de ce genre.

Pour sa part, le ministère de la Santé se prépare aussi à délivrer des cartes de donneur dans l’ensemble du pays par le biais du Centre national de coordination sur la greffe d’organes, créé il y a un an par le ministère de la Santé.

Les titulaires d’une carte de donneur ne verront leurs organes prélevés que lorsqu’ils seront en état de mort cérébral ou d’arrêt cardiaque. Mais dans tous les cas, les médecins devront interroger la famille ou la personne qui partageait la vie du défunt pour vérifier qu’il n’était pas opposé au don, conformément à la loi. Les donneurs doivent être âgés de 18 à 60 ans, non infectés par des maladies contagieuses et avec des organes en bon état.

Depuis 1992, l’hôpital Cho Rây a réalisé près de 400 greffes de rein avec des greffons provenant de donneurs vivants (95% sont des proches). Auparavant, en raison de l’absence de Centre de coordination de la greffe d’organes, l’hôpital Cho Rây ne réalisait pas de greffes à partir de greffons ne provenant pas de proches, ce pour éviter le trafic d’organes.

Désormais, 14 établissements hospitaliers dans le pays sont capables de réaliser des transplantations de tissus et d’organes, avec des résultats qui n’ont rien à envier aux pays développés. Les médecins vietnamiens ont même pu réaliser des techniques extrêmement délicates réalisées qu’une dizaine de fois dans le monde, comme par exemple le recours à la circulation extracorporelle pour prélever un organe.

Remise des cartes de donneur d’organes


Du 28 octobre au 6 novembre, l’hôpital Cho Rây a délivré la carte de donneur d’organes à 114 personnes, la première à son directeur le Pr.-Dr Nguyên Truong Son, la deuxième au Pr.-Dr Trân Ngoc Sinh, chef du Département d’urologie de la Faculté de la médecine et des produits pharmaceutique de Hô Chi Minh-Ville, et la troisième à Du Thi Ngoc Thu, chef du Centre de coordination de la greffe d’organes de l’hôpital Cho Rây. Parmi les titulaires, le plus jeune est âgé de 25 ans.

Ceux qui veulent donner leurs organes peuvent s’inscrire à l’adresse dieuphoigheptangbvcr@gmail.com ou téléphoner au 08 39 56 01 39 ou au 09 13 67 70 16. Rappelons qu’il existe deux types de dons d’organes : de son vivant ou post-mortem.

Pour effectuer un don d’organes de son vivant, il est nécessaire de remplir les conditions suivantes : avoir un lien familial ou affectif avec le receveur, être compatible, être en bonne santé et accepter le processus de don et de greffe.
Généralement, il s’agit du don d’un rein, ou d’une partie du foie.

Le don d’organes post-mortem est possible dans de rares circonstances : lors d’un décès après un traumatisme crânien, après un accident vasculaire cérébral ou après un arrêt cardiaque. Un don d’organes peut sauver jusqu’à 8 vies. – VNA