Di Li est le pseudo de Nguyên Diêu Linh. Une jeune femme qui trace son sillon discrètement mais sûrement au sein de la littérature nouvelle génération, alternant la nouvelle et le roman, avec un même talent.

Outre l’écriture de romans policiers, Diêu Linh est enseignante d’université, pigiste, PR (chargée des relations publiques) et traductrice. Dans la vie quotidienne, Di Li n’a pas le caractère rugueux des personnages de ses romans policiers. Elle a son propre style, bien loin de celui, très policé, des professeurs. Maquillée minutieusement avec de grands yeux et un sourire charmeur, la jeune femme a de l’allure.
Une femme dynamique

À l’école, Diêu Linh était parmi les plus dissipés. Dans son oeuvre “ Nh â t ký mua h a ” (Journal d’été), elle a raconté les jeux de son enfance, de son adolescence. Une chose est sûre : peu d’enfants ont aimé autant la lecture qu’elle. À l’âge de huit ans, elle avait déjà dévoré presque tous les livres de la petite bibliothèque de son père, dont ceux de grands écrivains connus de la littérature vietnamienne au XX e siècle comme Nam Cao, Nguyên Công Hoan… À 12 ans, en un été, elle a lu toute l’épopée sacrée hindoue du “ Ramayana ” et ses 48.000 vers. Un ouvrage acheté à la Maison de la culture de Lang Son lors d’une virée avec ses parents dans cette province septentrionale.

Diêu Linh a suivi des cursus dans deux universités et connaît quatre langues étrangères (anglais, allemand, français et italien). Durant ses années à la fac, elle a été postière spécialisée… dans le transport de fleurs, et guide touristique. Une fois diplômée, en 2000, elle a été recrutée comme enseignante à l’École supérieure du commerce et du tourisme de Hanoi. Malgré son emploi du temps chargé, elle enseigne toujours, parfois dans d’autres établissements supérieurs. À l’Université de Hoà Bình, elle apprend la «Capacité d’écriture dans les relations publiques». À l’École supérieure de la culture, «L’anglais dans la littérature».

Des nouvelles aux romans

Par rapport aux écrivains de la même génération comme Trang Ha, Phong Điêp et Hoàng Anh Tú, Di Li a commencé à écrire sur le tard. Ce n’est en effet qu’à sa sortie de l’université qu’elle a pris la plume. Sa première nouvelle, “ Hoa m ộ c tr ắ ng ” (Les fleurs d’Osmanthus), date de 2000. De nombreuses autres ont suivi, publiées dans des journaux. C’est de cette manière qu’elle s’est fait connaître. Elle les a compilées dans “ T ầng thứ nhấ t ” (Premier étage) publié en 2007. Son second recueil, “ Điệ u Valse đ ị a ng ụ c ” (La valse de l’enfer) a regroupé dix nouvelles composées la même année.

Sa carrière a été marquée par “ Trạ i Hoa Đ ỏ ” (Ferme des fleurs rouges), un nouveau genre littéraire associant le roman policier à celui d’épouvante. Cette œuvre a connu un grand succès et a été rééditée à plusieurs reprises. Elle a même franchi les frontières nationales. Dans la presse sud-coréenne et japonaise, on a pu lire que Di Li était devenue l’un des écrivains vietnamiens les plus appréciés.