Les mesures à prendre pour un développement de la production de films vietnamiens ont fait l'objet d'un colloque organisé dans le cadre du 1er Festival international du film au Vietnam, avec la participation de plusieurs spécialistes vietnamiens et étrangers.


Chaque année, seulement une dizaine de films sont produits au Vietnam, ce qui est particulièrement modeste par rapport aux possibilités du pays et, en tout cas, bien moindre que lors des années 1990 où une vingtaine au moins sortaient en salle.


En moyenne, 0,14 film est produit par an et pour un million de Vietnamiens, un taux bien espacé d'autres pays de la région comme la République de Corée avec deux films, ou la Thaïlande avec un taux de 1,5 film…


En outre, les spectateurs considèrent que peu sont intéressants. Afin de remédier à cette situation, selon plusieurs spécialistes tels le Docteur Luu Trong Hông, ancien chef du Département du cinéma, des mesures doivent être prises à tous niveaux : production, distribution, personnel et investissement, notamment pour la construction de nouvelles salles.

Des politiques fiscales préférentielles doivent aussi être prises afin d'encourager la production cinématographique, de même qu'il faudrait créer un fonds du développement du cinéma, a remarqué M. Hông.

Toujours selon celui-ci, il vaut mieux autoriser le secteur cinématographique à gérer une chaîne de télévision. Les potentiels du marché vietnamien du cinéma sont important mais pour les exploités, ce secteur doit bénéficier d'un plus grand soutien des administrations et organismes compétents, comme entreprises privées, a déclaré Kim Ji Seok, co-directeur du programme du Festival international du film de Pusan (République de Corée).

Plusieurs experts font cependant remarquer que l'investissement ne doit pas trop dépendre de l'État et le secteur privé devant être pleinement sollicité.

De même, la formation de ressources humaines qualifiées est une tâche de longue haleine qui nécessite de stratégies concrètes et du soutien de l'État. En ce qui concerne la construction de nouveaux cinémas, il vaut mieux faire appel à l'investissement du secteur privé.

Partageant un même point de vue, Phillip Cheah, directeur du Festival international du film de Singapour, a précisé qu'il fallait savoir prêter une oreille attentive et entretenir des échanges avec le public.

À Singapour, la participation active du secteur privé dans la production cinématographique a permis l'essor du cinéma de ce pays. Phillip Cheah a espéré que l'expérience de son pays puisse être utile au cinéma vietnamien.

S'agissant du public, si les places ne se vendent pas, le cinéma sera mort, a affirmé le réalisateur Lê Hoàng. "Pour moi, le plus important en ce moment est de savoir comment le public accueille mes œuvres. La plupart des spectateurs sont jeunes. Autre point, environ 70% des places sont vendues à Hô Chi Minh-Ville, 20% à Hanoi, et les 10% restants dans d'autres villes et provinces."

Sur la base de ce constat, la production de films doit se tourner vers les jeunes spectateurs citadins, c'est-à-dire qu'il faut s'attacher davantage à leurs goûts qu'à ceux de l'ensemble du pays", a conclu Lê Hoàng. - AVI