Si les entreprises vietnamiennes ne recourent pas aux instruments de défense commerciale face aux pratiques déloyales de certains pays importateurs, ils s'exposent à des risques importants de perdre du terrain.

Ainsi a averti le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Le Danh Vinh, lors d'un séminaire intitulé "Application des mesures de défense commerciale pour protéger la production intérieure face aux importations", tenue mercredi à Hanoi.

Alors qu'elles sont défenderesses des procès anti-dumping, anti-subventions ou de défense commerciale de l'étranger, les entreprises vietnamiennes font face, actuellement, aux pratiques commerciales déloyales telles que dumping ou subventionnement d'entreprises étrangères, a ajouté Le Danh Vinh.

Bien que les mesures de défense commerciale soient autorisées par l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) afin de sauvegarder les produits domestiques contre les produits similaires étrangers et appliquées par nombre de pays comme ceux de l'Union européenne (UE), les Etats-Unis ou l'Inde, les connaissances des entreprises vietnamiennes en la matière restent modestes, a déploré Tran Huu Huynh, chef du département de législation de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Vietnam (CCIV).

Des sondages de CCIV montrent que 66% des entreprises ou associations ne connaissent pas les accords de l'OMC et la moitié ne sont pas au courant des engagements du Vietnam avec celle-ci relatifs à leur secteur, a-t-il ajouté.

Selon Vu Ba Phu, chef adjoint du département de contrôle de la concurrence, le Vietnam n'a entamé jusqu'à maintenant qu'un seul procès de défense commerciale, à l'encontre des importateurs de verres flottées. Et suite à la décision de mener une enquête du ministère de l'Industrie et du Commerce, le montant et la valeur d'importation de ce produit se sont considérablement réduits, permettant aux producteurs nationaux d'accroître leurs ventes et de redresser leur production.

Toujours selon lui, le déficit de la balance commerciale nationale perdure.

Ainsi, si une entreprise trouve des signes de pratique de dumping ou de subventionnement, elle doit les signaler un organe compétent pour que ce dernier puissent mener une enquête et appliquer, éventuellement, des mesures de sauvegarde, a souligné encore le responsable. - AVI