Le Vietnam est un marché de vente au détail très attractif, ce dont témoigne la forte croissance du chiffre d'affaire de ce secteur. En 2008, le montant a été de 58 milliards de dollars, soit une hausse de 25% en glissement annuel.

Plusieurs grands groupes étrangers ont implanté leur réseau de supermarchés au Vietnam. Dans le même temps, les entreprises domestiques cherchent à développer leur activité.

Les Vietnamiens s'intéressent de plus en plus aux produits vietnamiens. Dans les supermarchés et les marchés, le taux de produits domestiques est généralement élevé : 95% à Big C et Co.opMart, 80% à Citimark... Au marché Binh Tây de Hô Chi Minh-Ville, un lieu de vente en gros, des produits vietnamiens sont très appréciés par les étrangers. Cent pour cent des produits aquatiques, vêtements, chaussures, sandales, céramiques, 90% des confitures, 70% des denrées et aliments, 60% des friandises sont de fabrication locale.

Pour Huynh Quôc Bao, du comité de gestion du marché, l'augmentation des parts de marché des produits vietnamiens à Binh Tây ces dernières années résulte d'une mauvaise qualité, sinon parfois de la nocivité, de plusieurs marchandises étrangères. Selon les responsables des supermarchés, les produits vietnamiens sont de plus en plus appréciés grâce à leur bonne qualité, leur prix abordable et leur bel emballage.

D'après Nguyên Phuong Thao, directrice du supermarché MaxiMark Công Hoà à Hô Chi Minh-Ville, le chiffre d'affaires des produits fabriqués par les entreprises domestiques a progressé de 30% ces 3 dernières années.

Aucun doute que la course entre producteurs nationaux pour reprendre des parts de marché sera longue. Dans certains supermarchés, les produits étrangers ont toujours une large place. Par exemple, à Intimex Hoàn Kiêm, à Hanoi, les fruits, appareils électriques et électroménagers importés sont omniprésents.

Afin que les Vietnamiens soient satisfaits des produits domestiques, il existe nombre de problèmes à régler. Les géants de la vente au détail étrangers ont créé des réseaux de distribution très professionnels au Vietnam. Plusieurs groupes étrangers sont présents dans le pays : Metro, Big C, Parkson, Lotte... Les autres (WalMart, Carefour, GS Retail...) ont également élaboré des projets au Vietnam. Metro s'est fixé l'objectif d'ouvrir 12 supermarchés dans de grandes villes. Big C consacre un budget de plus de 250 millions de dollars d'ici à 2010 au développement de son réseau de supermarchés.

Les entreprises domestiques reconnaissent l'importance du développement du réseau de distribution. Mieux vaut tard que jamais, dira-t-on. Et elles commencent à mettre à exécution leur plan de développement. Ainsi, Trung Nguyên ambitionne de créer en 2010 un réseau professionnel de vente au détail, avec 7.000 magasins, 200 centres de distribution, 100 centres de vente au détail, 7 centres commerciaux et 7 supermarchés dans l'ensemble du pays.

D'après Dang Lê Nguyên Vu, directeur général de la Société par actions de café Trung Nguyên, 90% du commerce de détail au Vietnam est traditionnel, dispersé, manquant d'organisation, de gestion et de relations. La création du réseau de Trung Nguyên vise à jeter les bases et à établir les rapports producteur-distributeur-consommateur, indique M. Vu.

Pour Vu Duc Giang, directeur général du Groupe du textile et de l'habillement du Vietnam (Vinatex), les produits textiles vietnamiens peuvent concurrencer ceux importés grâce à leur bonne qualité et leur prix abordable. Vinatex ouvre à l'heure actuelle dans 22 provinces et villes 55 supermarchés et 22 magasins. Sa stratégie vise à élargir son réseau de vente au détail et à fournir des produits textiles dans les quartiers mêmes.

"Les avantages des entreprises domestiques, ce sont la connaissance approfondie de leur marché, en particulier de la psychologie, de goûts et habitudes de consommation de la population. Les établissements devront effectuer sérieusement des études de marché pour mieux exploiter les atouts, améliorer la qualité et réduire les prix de leurs produits", fait remarquer M. Vu.-AVI