Une convention tripartite Vietnam-Sénégal-FAO, signée à Dakar en 1996, a permis de lancer de petits projets ruraux dont la mise en œuvre donne de bons résultats.

Mise en place par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le cadre de son Programme spécial pour la sécurité alimentaire, cette convention tripartite a permis de lancer des projets ruraux adaptés au milieu, peu onéreux, à base de techniques simples et de promotion de l’économie villageoise. Sur le terrain, les organisations paysannes sénégalaises travaillent en étroite collaboration avec des experts vietnamiens (43 en 1997, 120 en 2000), répartis à travers le pays.

Les projets ont porté dans un premier temps sur les exploitations rizicoles, dans les zones où les ressources en eau sont disponibles. En 16 mois au Sénégal, les Vietnamiens ont réussi à impliquer les hommes dans la culture du riz considérée comme exclusivement féminine. Désormais, un micro-barrage de ciment protège la rizière des crues du fleuve Gambie, une quinzaine de petites digues retiennent l’eau de pluie là où elle se perdait auparavant, dans la nature.

La riziculture en ligne de mire

Dans la région de Fatick, M. N’Diémou a récolté 25 tonnes de paddy, soit 5 tonnes/ha contre 700 à 800 kg/ha autrefois, durant les bonnes années. Aujourd’hui, le village est presque autosuffisant.

À Shang hui, une première culture de patate douce sur une superficie de 2,2 ha rapporte aux villageois 27 tonnes de tubercules évaluées à 4 millions de francs CFA. La culture de la patate douce n’est pas une nouveauté au Sénégal, mais la disposition précise de cette culture dans la structure culturale est une réalisation des techniciens vietnamiens, grâce à la construction d’un jardin collectif conçu avec un système d’arrosage. En janvier dernier, les paysans de Fatick se disaient très satisfaits du rendement de la patate douce, de près de 30 tonnes à l’hectare, et la superficie cultivée a été considérablement développée dans toute la région.

Les coopérants de Hanoi animent aussi d’autres projets visant à améliorer l’ordinaire et favoriser l’autosuffisance des foyers ruraux (apiculture, fabrication de nuoc mam (sauce de saumon), de barques en tôle pour remplacer les traditionnelles pirogues en bois, etc). La prochaine étape du programme sera d’étendre le projet à l’ensemble du territoire. -CVN/VNA