Hanoi (VNA) – Les sciences et technologies sont considérées par le Vietnam comme un puissant levier pour atteindre ses objectifs de développement durable. Elles devront soutenir sa croissance et lui permettre de relever ses défis socio-économiques.

Comment mettre les sciences et les technologies au service du developpement durable hinh anh 1Les technologies de l’industrie 4.0 peuvent être appliquées à tous les types d’entreprises industrielles. Photo : CTV/CVN


Aujourd’hui, les ressources humaines de haute qualité ainsi que les sciences et technologies et l’innovation jouent le rôle clef dans les forces de production modernes, déterminant la vitesse et la qualité du développement de chaque pays. C’est le haut classement dans ces domaines qui prouve la valeur d’une économie.

Dans son œuvre d’accélération de l’industrialisation et de la modernisation, le Vietnam attache toujours de l’importance aux sciences et technologies, les considérant comme une politique nationale de premier rang, une base primordiale et le moteur du développement socio-économique.

Face aux défis posés par la 4e révolution industrielle et le processus d’intégration internationale, le XIIIe Congrès national du Parti communiste du Vietnam (PCV), tenu du 25 janvier au 1er février 2021 à Hanoï, a accordé une attention particulière à ce domaine, le qualifiant de "stratégique" pour faire du Vietnam un pays prospère.

Progrès dans tous les domaines

"Le développement des sciences et technologies est l’une des priorités du Parti et de l’État, servant de base pour l’essor socio-économique à l’avenir", a souligné le Premier ministre Pham Minh Chinh.

Le document du XIIIe Congrès du PCV a évalué de manière complète et exhaustive les contributions des sciences et technologies et de l’innovation au développement socio-économique du pays pour la période 2016-2020. Le Dr. Lê Xuân Dinh, vice-ministre des Sciences et des Technologies, en a cité les neuf résultats principaux :

Premièrement, les sciences sociales et humaines ont contribué à l’élaboration d’options, orientations, lignes directrices et politiques du Parti et de l’État, notamment du projet de document du XIIIe Congrès du Parti. Elles ont aussi participé

à la mise en œuvre de programmes et tâches scientifiques majeurs, tels que le projet de recherche et de rédaction de l’ensemble de livres sur l’histoire vietnamienne, l’élaboration de celui sur la monographie nationale du Vietnam, l’étude de nouvelles tendances mondiales comme la 4e révolution industrielle…

Deuxièmement, la science fondamentale a enregistré de nombreuses réalisations, reflétées dans des publications et classements internationaux. Le nombre d’articles scientifiques du Vietnam publiés dans les revues internationales indexées par l’Institute for Scientific Information (ISI) entre 2016 et 2020 a augmenté en moyenne de 20% par an, et même de 45% en 2020 par rapport à 2019.

Troisièmement, les sciences et technologies appliquées montrent des avancées claires. L’indice de contribution de la productivité globale des facteurs (PGF) à la croissance est passé de 33,6% pour la période 2011-2015 à 45,2% en 2016-2020. Les sciences et technologies contribuent de plus en plus à la valeur ajoutée des biens.

Quatrièmement, la productivité du travail s’est accrue en moyenne de 5,8% par an pour la période 2016-2020, contre 4,3% entre 2011 et 2015. La proportion de la valeur des exportations de produits de haute technologie dans la valeur totale des exportations de biens est passée de 19% en 2010 à environ 50% en 2020. Le Vietnam a confirmé ces dernières années sa remontée continue dans l’Indice mondial de l’innovation en prenant la 42e place des 131 pays de l’édition 2020 de ce palmarès établi chaque année par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) et l’Université américaine de Cornell. Il était donc en tête du groupe des pays ayant le même niveau de revenu et s’est classé au 3e rang en Asie du Sud-Est (après Singapour et la Malaisie).

Comment mettre les sciences et les technologies au service du developpement durable hinh anh 2Le Vietnam stimule l’industrie de haute technologie. Photo : VNA


Cinquièmement, l’écosystème de l’innovation se développe bien au Vietnam, avec plus de 3.000 start-up innovantes. Le montant des capitaux investis dans ces nouvelles entreprises a atteint environ un milliard d’USD ces deux dernières années, soit le triple par rapport à 2017, faisant du Vietnam le 3e pays le plus dynamique d’Asie du Sud-Est (après l’Indonésie et Singapour) en la matière.

Des signes positifs

Sixièmement, les ressources financières mobilisées de la société pour les sciences et technologies ont fortement augmenté. Le ratio d’investissement entre l’État et les entreprises s’est amélioré dans un sens positif. S’il y a dix ans, le financement des activités scientifiques et technologiques reposait principalement sur le budget de l’État (représentant environ 70% à 80% du montant total), aujourd’hui, les investissements de la part de l’État et des entreprises sont relativement équilibrés, avec respectivement 52% et 48%.

Septièmement, la recherche scientifique et technologique a apporté de nombreuses contributions positives à la prévention et au contrôle de l’épidémie de COVID-19. C’est le résultat des investissements à long terme dans ce domaine, qui a créé une base permettant aux organismes de recherche de développer rapidement des produits tels que kits de test, vaccins, robots autonomes, technologies de traçage notamment.

Huitièmement, le réseau d’organisations scientifiques et technologiques s’est fortement développé. Leur personnel a progressé tant en quantité qu’en qualité avec environ 72.990 chercheurs (soit 7,6 personnes sur 10.000 habitants), dont de nombreux scientifiques de renommée internationale.

Neuvièmement, les activités scientifiques et technologiques innovent constamment, participant efficacement à toutes les étapes du processus de production de presque tous les domaines et secteurs comme l’agriculture, l’industrie, la construction, le transport, la santé, la défense et de la sécurité nationales.

Des limites qui demeurent

"Malgré leurs contributions importantes à l’essor socio-économique, les activités scientifiques et technologiques dans le pays présentent encore certaines limites et lacunes", a nuancé le vice-ministre Lê Xuân Dinh.

D’après lui, au Vietnam, les sciences et technologies et l’innovation ne sont pas vraiment devenues le moteur et le fondement du développement socio-économique, de la croissance, de la restructuration économique et de l’augmentation de la productivité du travail. Plusieurs plans de développement de secteurs, domaines et localités ne sont pas encore basés sur une science approfondie, d’où des investissements dispersés. Certains travaux de recherche ne s’adaptent pas encore aux exigences de production et de vie.

De plus, toujours selon le vice-ministre, le niveau national des sciences et technologies est généralement encore loin du premier groupe en Asie du Sud-Est. À l’exception de certains domaines où l’innovation technologique progresse assez rapidement comme les technologies de l’information et des télécommunications, le pétrole et le gaz, l’aviation, la finance-banque, de nombreuses entreprises du secteur manufacturier utilisent encore des technologies obsolètes par rapport à la moyenne mondiale. La capacité des entreprises nationales à faire évoluer leur technologie est encore limitée. La capacité de recherche appliquée des établissements d’enseignement supérieur est aussi demeurée modeste.

"L’investissement dans les sciences et technologies n’est pas à la hauteur du rythme de développement économique du pays. Malgré une croissance du nombre de ces ressources humaines, leur qualité ne répond pas encore aux exigences de l’accélération de l’industrialisation et de la modernisation du pays", a indiqué Lê Xuân Dinh. Et d’ajouter que le Vietnam manque d’équipes scientifiques et d’experts de premier plan capables de diriger de nouvelles orientations de recherche ou la mise en œuvre des études nationales au niveau international. L’efficacité opérationnelle des organisations scientifiques et technologiques publiques n’est pas élevée. La coopération internationale n’est pas encore approfondie et ne s’est pas suffisamment concentrée jusque-là sur le transfert et la maîtrise des technologies avancées.

Pour relever ces défis, le vice-ministre Lê Xuân Dinh a déclaré que son ministère mettait en œuvre des politiques prioritaires en faveur des unités et entreprises privées dans les domaines des sciences et technologies.

Il a également souhaité que le Vietnam établisse rapidement un réseau de connexion des scientifiques dans et hors du pays permettant de renforcer les fondements d’un développement durable de la nation. – CVN/VNA