Avec une croissance de l'exportation moyenne de 18% par an durant la période 1998-2008, le Vietnam est parmi les puissances dans le monde en développement du secteur aquicole.

Cependant, il reste des inquiétudes sur l'instabilité de ce secteur qui joue une rôle important dans l'économie nationale.

Lors d'un séminaire consacré à l'impact de l'adhésion du Vietnam à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) sur le secteur aquicole, tenu jeudi à Hanoi, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) a annoncé que depuis 2001, le Vietnam figure dans le "Top ten" des exportateurs mondiaux de produits aquatiques et, en 2006, il était le 6e exportateur, le 3e producteur aquicole et le 13e exploiteur de ressources marines du monde.

En deux ans à l'OMC, ce secteur a connu une forte croissance avec, en 2007, une production de 4,2 millions de tonnes et 3,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'exportation, et en 2008, 4,6 millions de tonnes et 4,6 milliards de dollars.

Selon l'Association de transformation et d'exportation des produits aquatiques du Vietnam (VASEP), les produits vietnamiens sont présents dans plus de 160 pays et territoires, avec une qualité qui ne cesse de croître. Ainsi, plus de 300 entreprises répondent aux standards de l'Union européenne (UE) pour les produits d'importation, et plus de 400 sont fournisseurs des marchés des Etats-Unis, de la Chine, de la République de Corée et d'autres.

Le secteur aquicole se taille une position importante dans l'économie nationale, en contribuant à environ 7,3% de la valeur d'exportation nationale en 2008, employant plus de 4 millions de travailleurs et créant des sources de revenus directs ou indirects pour environ 10% de la population. Ces 15 dernières années, ce secteur a contribué à hauteur de plus de 5% au PIB national.

Sur le marché intérieur, les produits aquatiques sont des aliments traditionnels des Vietnamiens, particulièrement les produits frais. En moyenne, chaque Vietnamien en consomme annuellement 36 kg.

Cependant, la grande vitesse de développement de ce secteur en termes de production et d'exportation provoque une inquiétude croissante sur sa durabilité.

Ces derniers temps en effet, le développement du secteur aquicole a été trop rapide et manquait de durabilité tant d'un point de vue économique, environnemental que social, a estimé Nguyen Huu Dung, vice-président de la VASEP.

Outre les dégâts qu'ils causent sur l'environnement ou la menace d'épuisement des ressources, les producteurs vietnamiens n'ont pas encore établi de marques commerciales pour leurs produits, et doivent les vendre sous des labels d'importateurs ou de réseaux de distribution étrangers.

En outre, selon la VASEP, la promotion des produits aquatiques du Vietnam sur le marché mondial est limitée par une structure du prix de revient irrationnelle dans laquelle les frais pour les matières premières représentent de 70% du coût total, et ceux liés aux transports, aux transactions et au marketing, seulement 1%.

Les officiels du Département de la coopération internationale du MADR se sont déclarés inquiets par "une mission impossible" selon eux d'exécuter une série d'engagements envers l'OMC d'ici au 1er octobre 2010, dont l'origine des produits et la gestion des bateaux de pêche.

Le séminaire organisé jeudi dernier a permis de recueillir les suggestions des experts et des responsables des localités concernées pour compléter et promulguer un Plan d'action national sur le développement durable du secteur aquicole pour la période 2010-2012. - AVI