Le mont Yên Tu, qui culmine à 1.068 m, est situé à 15 km environ du chef-lieu Uông Bi (Quang Ninh). Siège de la secte bouddhique Truc Lâm (Forêt de Bambous) fondée par le roi Trân Nhân Tông (1258-1308), le site est considéré comme le berceau du zen vietnamien. A la (re)découverte de ce patrimoine national spécial avec la Voix du Vietnam.

Situé dans la province septentrionale de Quang Ninh, à environ 100 km de Hanoi, le vestige historique Yen Tu s’étend sur 20 kilomètres de longueur. De quoi s’agit-il? D’un centre connu pour être le noyau actif du bouddhisme sous la dynastie des Trân, Yên Tu avec ses paysages pittoresques et son ensemble de pagodes et pagodons attire chaque année des millions de visiteurs.

C’est au printemps ou en été que les pèlerins préfèrent aller à Yên Tu pour rendre hommage à Bouddha. Yên Tu, isolé au milieu d’arbres séculaires et de pinèdes, est un lieu à part, jouissant d’une profonde quiétude qui permet à tout visiteur d’oublier un peu son quotidien tourmenté.

Un peu d’histoire à présent: C’est à Yên Tu que le roi Trân Nhân Tông (1258-1308), après avoir cédé le trône à son fils, décida de mener une vie religieuse en ermite. Il y fonda la secte zen Truc Lâm et ce lieu devint le grand centre national du bouddhisme.

Aujourd’hui le vénérable Thich Tue Phuc est le gérant adjoint des lieux: « Qui parle de Yên Tu évoque le courant zen Truc Lam. Au 14è siècle, le roi Tran Nhan Tong, 3è génération de la dynastie des Tran, 35 ans, céda le trône à son fils Anh Tong. 6 ans plus tard, à l’âge de 41 ans, il décida de s’installer à Yen Tu où il créa le courant zen Truc Lam, un courant bouddhique purement vietnamien.»

Toujours selon le vénérable Thich Tuê Phuc, Yên Tu attire élèves et étudiants qui veulent découvrir le bouddhisme: « Le zen est une branche bouddhique dont la pratique principale est la méditation. Lors de leurs vacances d’été, les élèves sont envoyés ici pour découvrir le bouddhisme, tout en se perfectionnant moralement pour devenir de bons citoyens .»

Autrefois, pour atteindre le sommet, on n’avait pas d’autre choix que de grimper par l’escalier et les chemins escarpés... ce qui demande une bonne dose de motivation. Aujourd’hui, on peut emprunter le téléphérique pour aller jusqu’à la pagode de Hoa Hiên et terminer à pied jusqu’au sommet avec la pagode de bronze dominée à 1.068 mètres d’altitude. Cependant, comme c’est un pèlerinage, la plupart des visiteurs vaillants préfèrent emprunter les traces d’antan.

La route longue est parsemée de lieux de culte: la pagode Hoa Hien, les pagodons comme Ngo ạ Vân, M ộ t Mái, Bả o Sái, Vân Tiên… qui offrent des haltes et des occasions de prier aux téméraires pèlerins; car cela va sans dire, vénérer chasse la fatigue. Quand enfin on atteint la pagode de bronze, située au sommet du mont Yen Tu.

Bách H ợ p, un touriste qui est parvenu au bout, nous livre ses impressions: « On est arrivé à la pagode de bronze à 5 heures du matin. Il faisait encore nuit mais on était assuré car on était en terre bouddhique. Ici, notre âme est sereine.»

Malgré plus de 7 siècles d’existence, Yên Tu conserve encore sa beauté primitive et son charme unique. Le temps est suspendu sur cette terre bouddhique du zen. – VNA