Vietnam-OMC: bilan et évaluation globale
Environnement du commerce et capacités concurrentielles
Sur
ce point, ce rapport évoque trois tâches à mener à bien. D’une part, le
Vietnam doit poursuivre l’amélioration de son environnement d’affaires
comme de ses capacités concurrentielles. Ce qui implique selon cet
institut une profonde réforme de l’administration et une application des
politiques économiques opportune, souple et générale sur l’ensemble du
territoire. Pour ce, il souligne également la nécessité d’une étroite
synergie dans l’activité des ministères et des administrations centrales
comme locales.
D’autre part, le rapport insiste sur
l’importance d'équilibrer la balance commerciale de manière stable
parallèlement avec le rehaussement de la capacité de production et
d'exportation des entreprises domestiques. Sans oublier d’améliorer la
qualité des produits.
Enfin, le Vietnam doit élever ses
capacités concurrentielles, et ce, aux trois niveaux que sont l’État,
les entreprises et leurs produits. Une telle mission nécessite
d’améliorer la compétitivité des secteurs disposant de potentiels mais
aussi de soutenir ceux qui sont plus faibles, et de fortement inciter
les entreprises à renouveler complètement leurs technologies. Il s’agit
également de réorganiser et de mieux réguler les secteurs
banco-financiaires afin de limiter au minimum les risques, de poursuivre
le développement des infrastructures, d’attirer l’investissement dans
l’industrie auxiliaire et, enfin, de libéraliser le commerce et
l’investissement.
Modèle de croissance
Le rapport
considère que la restructuration de l’économie nationale doit être
poursuivie non seulement dans l’optique de l’institution d’une économie
de marché à orientation socialiste, mais aussi, désormais, dans celle
d’un changement de modèle de croissance durant la période 2013-2020. En
d’autres termes, d’augmenter la valeur ajoutée, compétitivité et
productivité.
Par ailleurs, compte tenu des effets de
l’intégration du pays à l’économie mondiale, les ministères et
administrations doivent définir des politiques de soutien des
entreprises domestiques, orienter l’investissement vers les secteurs de
pointe, faciliter l’accès aux technologies avancées pour augmenter la
valeur ajoutée et la qualité des produits, réduire autant que faire se
peut les charges des entreprises du secteur de la production, ainsi que
généraliser et renforcer l’application de la mercatique. Les entreprises
sont encouragées à profiter des opportunités des accords de
libre-échange afin de créer des débouchés à l’étranger et de passer de
la sous-traitance à l'exportation directe.
Efficience de l’investissement
L’Institut
national d'études sur la gestion économique confirme dans son rapport
la nécessité d’éliminer tous les projets d’investissements directs
étrangers non rentables ou inutiles, d’orienter les flux de capitaux
vers le secteur de la production, ainsi que de revoir la répartition des
compétences en matière d’administration de l’investissement dans le
cadre de la décentralisation.
Parallèlement, des politiques
devront être définies en matière d’économie des ressources nationales,
d’attrait de l’investissement dans les infrastructures, ainsi que de
soutien du développement socioéconomique des zones reculées du pays, des
grandes zones industrielles et, plus généralement, des projets
générateurs d’emplois.
D’autres mesures sont envisagées,
notamment sur l’amélioration de l’efficience de l’investissement - en
particulier du secteur public en procédant à sa restructuration,
l’optimisation de la gestion des plans d’aménagement, le renforcement de
la promotion de l’investissement, la définition de politiques à
l’attention des groupes internationaux afin de susciter leur
implantation, ou encore, la poursuite de l’amélioration des politiques
d’investissement à l’étranger pour les entreprises domestiques en vue de
développer leurs marchés.
Réduire les exportations de produits bruts
En
matière de politique du commerce, le gouvernement doit d’abord réduire
l’export de produits brut, ainsi que définir des normes réglementaires
de qualité pour les produits destinés à l’export. Par ailleurs, il faut
encourager le développement des technologies de traitement et de
conservation, ainsi qu’un approfondissement des relations entre
producteurs et exportateurs.
Ce rapport propose d’améliorer
les méthodes de prévisions du marché international et de renforcer la
coopération avec les exportateurs d’envergure afin d’échanger
l’expérience et maîtriser le marché mondial.
Les importations
d’équipements, de matières premières, de technologies avancées et
d’équipements d’économie d’énergie devraient davantage être privilégiés.
Concernant le marché domestique, le développement du réseau de
distribution par les entreprises nationales est indispensable. La grande
distribution doit davantage s’intéresser aux zones rurales, surtout en
soutenant les coopératives agricoles et d’artisanat. La campagne «Les
Vietnamiens consomment vietnamien» lancée par le ministère de
l'Industrie et du Commerce doit être poursuivie.
Stabiliser l’économie
Le
Docteur Vo Tri Thành, directeur adjoint de l’Institut national d’études
sur la gestion économique souligne que la stabilisation de l’économie
est la plus importante tâche afin que le Vietnam intègre avec succès
l’économie mondiale. Ce qui exige une étroite synergie entre politiques
financières et monétaire.
Selon lui, la politique en matière de
taux de change entre le dollar américain et le dông devrait davantage
chercher à assurer une meilleure compétitivité des produits vietnamiens
sur le marché international. De plus, le développement d’une base de
données au service de l’analyse des marchés est indispensable.
Dans
les temps à venir, le pays doit mieux surveiller la balance du commerce
extérieur et son système financier, ainsi que coopérer davantage avec
les pays de la région, à commencer par ceux de l’ASEAN, notamment pour
faire face aux risques financiers et monétaires communs. – AVI