Une thèse sur la céramique vietnamienne reçoit le grand prix de l’AAFV
Il
s’agit de la thèse de doctorat de Béatrice Wisniewski, de l’Université
Paris-Sorbonne, sous la direction de M. Pierre-Yves Manguin, directeur
d’études à l’EFEO.
Lors de la cérémonie de remise du
prix, M. Patrice Cosaert, membre de l’AAFV, président du jury du prix «
Jeune talent », a apprécié la qualité du travail de Béatrice Wisniewski,
estimant qu’il s’agissait d’un projet pertinent scientifiquement.
Il a ajouté que le jury a reçu plusieurs projets candidats, tous très
pointus et intéressants. Ces derniers portent entre autres sur la
coopération décentralisée entre la région Ile-de-France et le Comité
populaire de Hanoi (projet « Hanoi en photos et en dessins originaux »),
le transfert culturel sous la période coloniale française, l’échange et
le partage des ressources éducatives entre enseignants en mathématiques
au Vietnam, la pratique du « ca tru »…
Il a précisé que
devant des candidatures aussi remarquables, le jury a dû privilégier
les travaux contribuant le mieux à la connaissance du Vietnam ainsi qu’à
son rayonnement.
Prenant la parole à cette occasion,
Béatrice Wisniewski a exprimé son « bonheur » de recevoir ce prix et sa «
fierté » de contribuer à présenter au grand public le travail novateur
du Vietnam en matière de céramique.
Elle a révélé
qu’elle est venue au Vietnam quatre fois, pour une durée de deux à huit
mois pour chaque mission. Elle est allée à Duong Xa (province de Bac
Ninh) et Tuan Chau (province de Quang Ninh) pour participer à des
fouilles archéologiques, à côté de collègues de l’EFEO et de l’Institut
d’Archéologie du Vietnam. « Cette thèse de doctorat m’a pris sept
années. J’ai commencé à travailler sur l’archéologie du Vietnam dès mon
Master 1, donc, cela fait en tout presque neuf ans que j’étudie la
céramique vietnamienne », a-t-elle confié.
Dans sa thèse
intitulée « La tradition céramique vietnamienne du premier millénaire
de notre ère. De l’apparition des fours à haute température à
l’émergence d’une production organisée », Béatrice Wisniewski a
identifié les traits distinctifs de la tradition céramique vietnamienne
du premier millénaire, période marquée par la colonisation chinoise.
Elle a prouvé que les artisans vietnamiens avaient étudié les
techniques chinoises en les réinventant pendant une longue période. Il
en résulte qu’à la fin du premier millénaire, les potiers vietnamiens
avaient réussi la production de pièces aux caractéristiques très
particulières, notamment les céramiques à glaçure. Cette réaffirmation
de la maîtrise technique des artisans était accompagnée d’une
réorganisation de la production, préalable aux développements de la
céramique des dynasties Lý et Trần (XI-XIVe siècle).
Le
grand prix « Jeune talent » de l’AAFV récompense une production
scientifique, artistique ou autre, en lien avec le Vietnam. Le premier
grand prix est doté d’une récompense de 3.000 euros en espèces.-VNA