L’Association d’amitié France-Vietnam (AAFV) a décerné son grand prix « Jeune talent » à une recherche sur la tradition de la céramique vietnamienne lors d’une cérémonie organisée le 23 janvier au siège de l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) à Paris.

Il s’agit de la thèse de doctorat de Béatrice Wisniewski, de l’Université Paris-Sorbonne, sous la direction de M. Pierre-Yves Manguin, directeur d’études à l’EFEO.

Lors de la cérémonie de remise du prix, M. Patrice Cosaert, membre de l’AAFV, président du jury du prix « Jeune talent », a apprécié la qualité du travail de Béatrice Wisniewski, estimant qu’il s’agissait d’un projet pertinent scientifiquement.

Il a ajouté que le jury a reçu plusieurs projets candidats, tous très pointus et intéressants. Ces derniers portent entre autres sur la coopération décentralisée entre la région Ile-de-France et le Comité populaire de Hanoi (projet « Hanoi en photos et en dessins originaux »), le transfert culturel sous la période coloniale française, l’échange et le partage des ressources éducatives entre enseignants en mathématiques au Vietnam, la pratique du « ca tru »…

Il a précisé que devant des candidatures aussi remarquables, le jury a dû privilégier les travaux contribuant le mieux à la connaissance du Vietnam ainsi qu’à son rayonnement.

Prenant la parole à cette occasion, Béatrice Wisniewski a exprimé son « bonheur » de recevoir ce prix et sa « fierté » de contribuer à présenter au grand public le travail novateur du Vietnam en matière de céramique.

Elle a révélé qu’elle est venue au Vietnam quatre fois, pour une durée de deux à huit mois pour chaque mission. Elle est allée à Duong Xa (province de Bac Ninh) et Tuan Chau (province de Quang Ninh) pour participer à des fouilles archéologiques, à côté de collègues de l’EFEO et de l’Institut d’Archéologie du Vietnam. « Cette thèse de doctorat m’a pris sept années. J’ai commencé à travailler sur l’archéologie du Vietnam dès mon Master 1, donc, cela fait en tout presque neuf ans que j’étudie la céramique vietnamienne », a-t-elle confié.

Dans sa thèse intitulée « La tradition céramique vietnamienne du premier millénaire de notre ère. De l’apparition des fours à haute température à l’émergence d’une production organisée », Béatrice Wisniewski a identifié les traits distinctifs de la tradition céramique vietnamienne du premier millénaire, période marquée par la colonisation chinoise.

Elle a prouvé que les artisans vietnamiens avaient étudié les techniques chinoises en les réinventant pendant une longue période. Il en résulte qu’à la fin du premier millénaire, les potiers vietnamiens avaient réussi la production de pièces aux caractéristiques très particulières, notamment les céramiques à glaçure. Cette réaffirmation de la maîtrise technique des artisans était accompagnée d’une réorganisation de la production, préalable aux développements de la céramique des dynasties Lý et Trần (XI-XIVe siècle).

Le grand prix « Jeune talent » de l’AAFV récompense une production scientifique, artistique ou autre, en lien avec le Vietnam. Le premier grand prix est doté d’une récompense de 3.000 euros en espèces.-VNA