Une juge d’origine vietnamienne brille aux États-Unis
Le 7 mai 2012, à
Washington. Avec 91 votes pour et trois contre, le Sénat américain a
adopté la nomination, par le président Barack Obama, de Jacqueline
Nguyên au poste de juge du Tribunal fédéral de deuxième instance pour la
9e région (Ninth circuit U.S. Cours of Appeals). Une consécration pour
cette femme Viêt kiêu arrivée aux États-Unis à l’âge de 10 ans.
«J’exprime mon soutien absolu à la nomination de la juge Jacqueline
Nguyên», déclare la sénatrice californienne Dianne Feinstein, citée par
le journal The Hill. Pour elle, «c’est un juge ayant traversé de dures
épreuves et au parcours de qualité en tant que magistrat des États-Unis»
Selon le Daily Journal, le plus important quotidien de
Californie spécialisé dans la justice, la juge Jacqueline Nguyên est,
disent ses collègues, «le fruit de la rencontre originale entre un
superbe caractère et un esprit tranchant».
D’avocate à Los Angeles…
Née en 1965 à Dà Lat, province de Lâm Dông, dans les hauts plateaux du
Centre du Vietnam, Jacqueline Nguyên, de son vrai nom Nguyên Hông Ngoc,
est partie pour les États-Unis en 1975, avec ses parents. Pendant des
années, sa famille a vécu la difficile vie d’émigrants vietnamiens en
banlieue de Los Angeles. Une existence entière à reconstruire... Pour
aider ses parents, en dehors des heures de classe, Jacqueline a dû faire
de petits boulots. «Après des années de galère, mes parents ont
finalement ouvert une boutique de pâtisseries. Les années où j’étudiais à
l’université, je rentrais chez moi tous les week-ends pour faire des
pâtisseries», se souvient la juge.
Étudiante à
l’Occidental collège de Los Angeles, là où un certain Barack Obama a
suivi un cursus, elle a eu droit, du fait de ses excellents résultats, à
une bourse complète durant ses quatre années d’étude.
Diplômée en 1987 avec la mention bien, Jacqueline Nguyên a poursuivi ses
études de droit à l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA).
Diplômée en 1991, elle a travaillé pour Musick, Peeler & Garrett,
l’un des plus grands cabinets d’avocats de la ville. Quatre ans après,
elle a exercé une nouvelle fonction dans le bureau de magistrature du
district central de Californie. Puis l’avocate Viêt kiêu a continué de
gravir les échelons : chef de la Section générale de juridiction pénale
(General Crimes Section) puis superviseur judiciaire du ministère de la
Justice. «Une femme brillante», comme l’estime la presse californienne
de l’époque.
… à juge du tribunal fédéral
La vie professionnelle de Jacqueline Nguyên a connu un tournant
important en 2002, lorsque le gouverneur de Californie, Gray Davis, l’a
nommée juge de la Cour d’appel de Los Angeles. «C’était juste le
meilleur choix pour ce poste important», selon son collègue l’avocat
Thomas Warren. À cette époque, elle traitait parfois jusqu’à une
centaine d’affaires par jour.
En juillet 2009,
Jacqueline Nguyên est devenue juge du Tribunal fédéral pour la région
centrale de Californie (comprenant les districts de Los Angeles, Orange,
Riverside, San Bernardio, San luis Obispo, Santa Barbara et Ventura).
«Devenir juge d’échelon fédéral, c’est à la fois un honneur et une
responsabilité. Je me sens responsable envers tous ceux qui me suivent
et m’encouragent», déclare-t-elle à la presse.
Le 9
novembre 2011, le président Barack Obama l’a nommée juge du Tribunal
fédéral de deuxième instance pour la 9e région des États-Unis (À
rappeler que le système de tribunaux de deuxième instance des États-Unis
couvre 15 régions. La 9e, la plus grande du pays, comprend neuf États :
Alaska, Arizona, Californie, Hawaii, Idaho, Montana, Nevada, Oregon,
Washington, ainsi que les îles de Guam et des Mariannes du Nord). Une
nomination avalisée peu de temps après par le Sénat.
À
noter aussi que le juge Jacqueline Nguyên est fondatrice et présidente
de l’Association des avocats américains originaires d’Asie – Pacifique,
et aussi membre de l’Association des femmes avocats de Los Angeles. -VNA