Un projet pour augmenter la taille des Vietnamiens
D’un budget
prévisionnel de 6.000 milliards de dôngs, le projet général de
développement de la taille des Vietnamiens, période 2011- 2030, appelé
aussi Projet 641, est en cours de déploiement dans l’ensemble du pays,
sous la houlette du Département général de l’éducation physique et des
sports (DGEPS). Objectif : faire grandir les Vietnamiens de 3,5 cm d’ici
à 2030. Plus concrètement : atteindre 168,5 cm pour les hommes et 157,5
cm pour les femmes.
À présent, la taille moyenne des
Vietnamiens est de 165 cm (pour 52,2 kg) chez les hommes, et de 154 cm
(46 kg) chez les femmes, soit 10 cm de moins que celle des Sud-Coréens,
et 8 cm que celle des Japonais. En comparaison avec d’autres pays
asiatiques comme la Chine, la Thaïlande, Singapour ou la Malaisie, les
Vietnamiens sont à la traîne. «Une situation imputable au régime
alimentaire et à une pratique insuffisante des activités physiques et
sportives, notamment à l'école», considère le Prof.-Docteur Duong Nghiêp
Chi, ex-chef adjoint du DGEPS, un des auteurs du Projet 641.
Renforcer l’éducation physique à l’école
Pour
le vice-Prof.-Docteur Lê Bach Mai, directeur adjoint de l’Institut
national de la nutrition, des travaux de recherche dans le monde ont
montré que le développement de la taille dépend à 20% seulement de
l’hérédité et à 80% des conditions de vie : alimentation, activité
physique, éléments environnemental et psychologique. «Si l’on considère
le corps humain comme un véhicule, le régime alimentaire et l’activité
physique sont les deux roues dirigeant son évolution», considère-t-il.
Et de déplorer que ces trois dernières décennies, la taille moyenne des
jeunes Vietnamiens n’a cru que de 3 cm, c’est-à-dire de seulement 1 cm
par décennie.
Hormis le régime alimentaire, les Vietnamiens
souffrent encore d’une seconde «carence», et pas des moindres, celle de
l’activité physique. À l’école par exemple, la pratique de l’éduction
physique laisse à désirer. Il y a un manque certain d’infrastructures,
notamment dans les régions montagneuses et reculées, à quoi s’ajoute une
certaine désaffection des élèves et des parents vis-à-vis de cette
matière.
Cette situation a été discutée lors d’une récente
réunion des députés. Selon le vice-Prof.-Docteur Vu Duc Thu,
ex-directeur du Département de l’éduction physique, relevant du
ministère de l’Éducation et de la Formation, «afin de développer la
stature des Vietnamiens, il est urgent de renouveler et revaloriser
l’éducation physique et sportive à l’école pour donner aux élèves les
bases d’une vie saine et d’une bonne santé».
La plupart des
députés ont estimé que le déploiement du Projet 641 pourrait régler
pour une part cette situation déplorable. Néanmoins, la première étape
quinquennale du projet va se terminer, sans qu’aucun crédit budgétaire
n’ait été versé.
En attente de fonds privés
Le
Projet 641, ratifié en avril 2011 par le gouvernement, a été mis sur
les rails début 2012 dans l’ensemble du pays. Un projet de longue
haleine (achèvement prévu en 2030) comprenant quatre programmes
principaux, renforcés par une série de plans détaillés.
Le Projet 641 et ses quatre programmes :
+
Programme 1 : Faire des recherches sur les éléments principaux capables
d’agir sur le développement de la force physique et de la taille des
Vietnamiens. Établir des critères et des standards.
+
Programme 2 : Prodiguer des soins en matière de nutrition en faveur des
femmes enceintes, des nouveau-nés, des enfants et des jeunes de moins de
18 ans.
+ Programme 3 : Intensifier auprès des jeunes de 3
à 18 ans les mesures pour développer la force physique et la taille.
Concrètement : augmenter la quantité et la qualité des cours d’éducation
physique à l’école.
+ Programme 4 : Rehausser les connaissances des Vietnamiens en la matière et les inciter à participer volontairement au projet.
Néanmoins,
la question du budget constitue un problème épineux. «J’ai été étonnée
d’apprendre que le ministère des Finances n’a pas encore adopté les
crédits. Le ministre des Finances sera interpellé prochainement sur ce
problème», a assuré la député Bùi Thi An, membre de la Commission des
sciences, des technologies et de l’environnement de l’Assemblée
nationale.
Selon Lâm Van Thanh, chef adjoint du DGEPS,
directeur du Comité de pilotage du Projet 641, des 6.000 milliards de
dôngs du projet, l’État ne pourra fournir que 500 milliards. Le reste
devra être mobilisé, au fur et à mesure, auprès des entreprises, des
organisations de masse et des individus. Fin 2014, une tranche de
mobilisation de fonds a été déclenchée à Hanoi, sous l’égide du
vice-Premier ministre Vu Duc Dam. Résultats dans les mois à venir.
-CVN/VNA