Un centre équestre au cœur de Hanoi
Né en 1968, Ngô Lê Thang est
originaire de Hanoi. Il occupe actuellement le poste de chef du
Département des variétés de l’École des arts du cirque et des variétés.
La tradition des arts du cirque a toujours occupé une place centrale
dans sa famille. Son grand père maternel, Ta Duy Hiên, est un des
pionniers du cirque au Vietnam et patron de la première troupe privée du
pays. Sa mère est une artiste connue dans le monde du cirque pour ses
représentations avec son cheval.
M. Thang a côtoyé des
animaux dès son plus jeune âge. Petit, il accompagnait sa mère lors de
ses voyages à travers le pays, et parfois même à l’étranger. «Ma passion
pour les animaux domestiques (coq de combat, chien...) et plus
particulièrement pour les chevaux, ainsi que mon rêve de posséder une
ferme d’élevage et d’entraînement de chevaux de course, me viennent de
ces voyages», raconte-t-il. Il n’oublie jamais la fois où, enfant, il
est monté sur un cheval... C’était un cadeau que les artistes indiens
ont offert à la troupe vietnamienne du cirque. Aux yeux de M. Thang, le
cheval est comme un "enfant docile". L’animal éprouve des sentiments.
"Soigner les animaux, et plus particulièrement les chevaux, m’aide à
bien m’intégrer dans la nature", confie-t-il.
Sa ferme
se situe à la fin de la rue Hô Tùng Mâu (arrondissement de Câu Giây,
Hanoi). Elle s’étend sur environ 5.000 m². Le cheptel se compose de 18
chevaux, dont deux poulains. Parmi les chevaux adultes, on compte cinq
Pur Sang ou pur-sang anglais (Thoroughbred en anglais) importés
d’Europe. Les autres sont des chevaux de course qu’il a racheté à
l’hippodrome Phu Tho à Hô Chi Minh-Ville. Il partage : "J’ai commencé à
installer ma ferme il y a sept ans. J’ai dépensé de grosses sommes pour
obtenir un si grand espace d’élevage et d’entraînement et importer des
chevaux de course".
Ngô Lê Thang est diplômé de l’École
des arts du cirque (actuellement École des arts du cirque et des
variétés) en 1988. Il est ensuite parti en Russie, où il a effectué un
stage pendant quatre ans. Une fois de retour dans son pays natal, il a
suivi une formation universitaire de 1993 à 1998 au sein de l’Université
des arts scéniques et de cinéma de Hanoi, ainsi qu’une formation
post-universitaire de 2011 à 2013. M. Thang raconte : "Mon stage à
l’étranger et l’époque où j’étudiais à l’École des arts du cirque et des
variétés m’ont permis de faire la connaissance de beaucoup d’étrangers
partageant la même passion pour le cheval que moi. Trois d’entre eux
travaillent toujours au Vietnam. Il s’agit de deux professeurs
britanniques (qui enseignent l’hippotechnie) et d’un médecin vétérinaire
(spécialisé dans les soins du sabot et dans le traitement des maladies
du cheval)". Au Vietnam, la documentation portant sur les soins à
procurer au cheval reste rare. Pour mieux comprendre l’animal, il
consacre son temps libre à la recherche d’informations sur le Net ou à
lire des livres que lui offrent ses ami(e)s.
La plupart
des chevaux de la ferme de Ngô Lê Thang sont grands : de 1,7 m à 2 m de
haut. Certains sont importés d’Allemagne, de Grande-Bretagne et de
Russie. Les autres sont originaires du Vietnam ; ce sont des chevaux de
course de Hô Chi Minh-Ville. "En raison de leur origine, ces chevaux
supportent particulièrement mal le climat chaud et humide du Nord. Il
leur faut un régime de soins spécial. À plusieurs reprises, il m’est
arrivé de rester dans l’écurie jusqu’à une ou deux heures du matin pour
surveiller les chevaux tombés malades", explique M. Thang.
À l’occasion de l’Année du Cheval, de nombreux jeunes lui demandent de
prendre des photos avec ses chevaux. Tous reçoivent de grands "oui". En
ce qui concerne le prix, cela dépend des personnes. "Je ne suis pas un
commerçant. Je m’occupe des chevaux par passion. Mon rêve, ce serait
d’entraîner un cheval de course pour qu’il participe à une compétition
de niveau mondial".
Toute la semaine, M. Thang organise
des cours pour les enfants (étrangers pour la plupart). Il leur enseigne
les connaissances de base, les méthodes de soins et différentes
techniques concernant les chevaux. Il s’agit, selon lui, d’une occasion
de plus pour rencontrer des passionnés. Il confie, sans cacher sa joie :
"Parmi mes élèves, il y a un cas spécial. C’est une femme d’une
trentaine d’années, qui se passionne pour les chevaux depuis très
longtemps. À l’annonce de l’ouverture de ma ferme, elle s’est tout de
suite inscrite pour suivre la formation". -VNA