Un casque mis au point par le Docteur Nguyên Ba Hai et ses étudiants à l’Université de pédagogie technique de Hô Chi Minh-Ville peut aider les malvoyants à se déplacer plus facilement.

Après avoir étudié les dispositifs actuellement utilisés pour aider les malvoyants, Nguyên Ba Hai en a retenu le bâton d’aveugle, le fauteuil roulant équipé d’un détecteur, l’habit vibrant...
Mais les dispositifs les plus courants peinent à répondre aux besoins des malvoyants alors que les systèmes avec casque vibrant sont encore peu recherchés et d’un coût élevé.

Le Docteur Hai a donc lancé son idée auprès des étudiants à l’Université de pédagogie technique de Hô Chi Minh-Ville. Après trois ans de recherche, ils ont pu commencer la fabrication d’un prototype, ce qui n’a pris que 3 mois.

Celui-ci, qui consiste en une sorte de casque à porter par les malvoyants, a été récemment testé par les membres de l’Association des malvoyants de l’arrondissement de Thu Duc à Hô Chi Minh-Ville. Les malvoyants qui ont pu essayer l’appareil ont tous souhaité pouvoir l’utiliser.

L’appareil a été baptisé du nom de SPKT Eye. Pendant les tests, il était alimenté par un accumulateur placé dans un petit sac à dos. Dans la version finale, cet accumulateur sera remplacé par une pile placée dans le casque qui ne pèsera qu’environ 300 grammes.

Au sommet du casque se trouve un émetteur laser dont le rôle est de détecter «l’obstacle». L’utilisateur doit secouer légèrement la tête pour activer le rayon laser qui pourra détecter tout obstacle sur une distance de 50 cm à 3 m. L’information visuelle renvoyée par le laser est alors transformée en information sensorielle sous forme de vibrations émises par le casque lorsqu’un obstacle est détecté. Les vibrations iront en force croissante avec la réduction de la distance à l’obstacle. Si le malvoyant change de direction et ne trouve plus d’obstacle devant lui, les vibrations s’arrêteront.

Selon Nguyên Thành Tuyên, membre du groupe d’étudiants, la difficulté la plus importante à résoudre a été la programmation du détecteur pour que celui-ci puisse émettre très rapidement des vibrations après la détection d’un obstacle.

Duong Thi Thanh Lan, membre de l’Association des malvoyants de l’arrondissement de Thu Duc, est satisfaite du dispositif. «Je suis vendeuse ambulante de billets de loterie. Donc, je dois me déplacer beaucoup. Mais, mon bâton ne peut m’aider qu’à éviter les obstacles au ras du sol comme les trous, les bosses... mais pas les véhicules, les branches d’arbre, les panneaux... Je me cogne alors souvent au front. Avec ce casque, c’est facile d’éviter les véhicules. Il sera très utile pour les aveugles», confie-t-elle.

«Nous sommes en cours d’études pour ajouter au casque une caméra, un système de géolocalisation GPS dont les images et les signaux seront traités par synthèse vocale afin de transmettre des informations auditives pour que les malvoyants sachent où ils se trouvent», fait savoir le Docteur Nguyên Ba Hai.

Le coût de fabrication du casque s’élève à environ 20 millions de dôngs. Selon lui, l’appareil est pratiquement au point mais pour le produire à grande échelle, l’enthousiasme et «la matière grise» d’un enseignant et des étudiants de l’Université de pédagogie technique de Hô Chi Minh-Ville ne seront probablement pas suffisants.

Le nombre de malvoyants est de 700 personnes à Thu Duc et est beaucoup plus grand pour l’ensemble du pays. Si ce casque pouvait être produit à grande échelle pour le rendre plus accessible aux malvoyants, leur vie serait bien meilleure. – AVI