Le Tribunal populaire de Ho Chi Minh-Ville a ouvert mercredi le procès en première instance de Pham Minh Hoang pour "Activités subversives contre le pouvoir populaire" selon l'article 79, alinéa 2, du Code pénal du Vietnam.

Selon l'acte d'accusation du Parquet populaire suprême, Pham Minh Hoang est né en 1955 à Vung Tau, Vietnam. Parti en France en 1973 pour y poursuivre ses études, il est devenu agrégé en sciences appliquées.

Embringué par Nguyen Thi Thanh Van et Nguyen Ngoc Duc, membres actifs de l'organisation terroriste "Viet Tan", Pham Minh Hoang l'a rejointe en 1998 pour devenir membre de la cellule Paris 3 de cette organisation.

En 2000, sur l'ordre de "Viet Tan", Pham Minh Hoang est rentré au Vietnam et a travaillé en tant qu'enseignant contractuel de la section sciences appliquées de l'Université polytechnique de Ho Chi Minh-Ville.

Dans la mégapole du Sud, entre juillet 2002 et mai 2010, Pham Minh Hoang a écrit, sous le pseudonyme de "Phan Kien Quoc", de nombreux documents, dont 33 dénigrant la ligne et les politiques du Parti et de l'Etat. Lesquels ont ensuite été transmis à "Viet Tan" puis diffusés sur Internet dans l'optique de répandre des idées subversives et de mobiliser des forces pour renverser le régime, le Parti communiste du Vietnam et le pouvoir populaire.

Du 26 au 29 novembre 2009, Pham Minh Hoang, sa femme Le Thi Kieu Oanh et Nguyen Thanh Hung sont partis en Malaisie pour participer à un cours de formation sur le renversement "sans violence", organisé par "Viet Tan".

Du 29 décembre 2009 au 9 mai 2010, Pham Minh Hoang et son frère, Pham Duy Khanh, et deux autres Viet Kieu, Jolie Trang Huynh et Huynh Chau, ont organisé deux cours de formation sur les "talents mous" à l'intention de 43 jeunes, étudiants et religieuses, afin de mobiliser des forces pour "Viet Tan".

Lors du procès, Hoang a reconnu les faits qui lui étaient reprochés ainsi que leur caractère illicite. Il a demandé la clémence afin de pouvoir rejoindre rapidement sa famille et d'accomplir son devoir de fils, de père et de mari. Lors de l'enquête, Hoang avait remis ses 33 documents à la police.

Le Thi Kieu Oanh et Nguyen Thanh Hung ont reconnu qu'ils n'auraient jamais commis ces actes s'ils avaient su que l'organisation terroriste profitaient d'eux à leur insu en leur demandant de participer aux cours organisés en Malaisie et au Vietnam, qui en fait servaient à l'édification des forces de ''Viet Tan''.

Avec les documents saisis, les déclarations des témoins ainsi que les résultats des interrogatoires, le jury avait suffisamment de preuves pour conclure que Pham Minh Hoang était bien coupable d'''activités subversives contre le pouvoir populaire".

Membre de "Viet Tan", Hoang avait régulièrement des liens avec cette organisation et savait bien que son plan d'action consistait à refuser la direction du Parti communiste du Vietnam, à renverser le pouvoir populaire selon plusieurs modalités, dont celles dites ''sans violence'', d'''évolution pacifique". Les actes de Hoang sont graves et ont sapé la sécurité nationale. La poursuite en justice de Hoang et le verdict sont justes.

Le Tribunal a condamné mercredi Pham Minh Hoang à trois ans de prison ferme suivis de trois années de résidence surveillée.

Dans cette affaire, Nguyen Thi Thanh Van, Nguyen Ngoc Duc et Pham Duy Khanh, qui vivent à l'étranger, devraient être arrêtés et jugés plus tard. - AVI