Le long de la rivière des Parfums, à 6 km de la ville de Huê, se cache un joyau à la nature encore intacte. Berceau de la culture de Huê, Thuy Biêu est un ancien village où se développe actuellement l’éco-tourisme.

L’un des anciens villages les plus beaux de Huê, Thuy Biêu, se tient sur les bords de la rivière des Parfums dans un environnement préservé. Les ravages de la guerre et du temps ne semblent pas l’avoir atteint. Son architecture est typique des logements de Huê avec de petites maisons cachées dans de grands jardins luxuriants aux portails et clôtures longues taillées dans des arbres d’ornement. Ce village de pure tradition du Centre bénéficie de constructions où la nature et l’homme vivent en harmonie selon la loi des énergies cosmiques.

Des maisons-jardins anciennes

Avec leur toiture en tuiles, les maisons-jardins de Thuy Biêu possèdent trois, cinq ou sept travées, dont deux porteuses placées aux extrémités, sans murs de répartition dans les espaces intérieurs. Ces édifices sont caractérisés par des gravures et sculptures en bois : dragons, phénix et autres paysages naturels, qui ornent les colonnes, les poutres ou les arbalétriers. Un jeu de petites portes évite les regards indiscrets. Thuy Biêu renferme beaucoup de maisons centenaires, perdues entre des arbres fruitiers. Toutes sont recouvertes d’une couleur verte. «Les caractéristiques des maisons-jardins de Huê contribuent à la préservation des coutumes et des traditions de la culture vietnamienne», souligne Phan Thuân An, chercheur sur la culture de Huê.

Thuy Biêu bénéficie également d’un système de petits temples et pagodes, d’une maison commune et d’édifices de la cours royale, comme l’arène de Hô Quyên. Construite en 1930 sous le règne du roi Minh Mang (1820-1841) de la dynastie des Nguyên (1802-1945), cette dernière était réservée aux combats entre éléphants et tigres, souvent organisés pour le plaisir de la famille royale et d’une partie de la population. Le dernier combat a eu lieu en 1904 sous le règne du roi Thành Thai (1889-1907). Le site, en bon état, est placé sur la liste des vestiges précieux d’Asie et du monde.

Depuis plusieurs siècles, la population locale vit principalement de la culture du riz, du jardinage et des objets artisanaux. Les villageois de Thuy Biêu, 97.000 actuellement, sont spécialisés dans la plantation de pamplemoussiers Thanh Trà, et la fabrication d’encens. De nos jours, ils se tournent vers le tourisme en appliquant les principes de «l’éco-tourisme», prenant en considération l’environnement naturel afin d’assurer la pérennité du lieu. Ainsi, les jardins de pamplemoussiers attirent de plus en plus les touristes et parfument de leurs arômes toute la région en juillet et août. Et pour cause, le pamplemousse Thanh Trà, connu pour sa saveur et son parfum, était autrefois une spécialité locale offerte aux rois et aux familles royales.

Le développement de l’éco-tourisme

Quand le printemps arrive, le village se pare de fleurs rouges et blanches, lui donnant un air romantique.

En visitant Thuy Biêu, à pied ou à vélo, les touristes peuvent entrer directement en contact avec la population locale, participer à des cours de cuisine afin de découvrir la richesse culinaire du Vietnam, et des spécialités uniques de Huê. -VNA