Thaïlande-Cambodge: accord de cessez-le-feu brisé encore une fois
De nouveaux affrontements ont eu lieu
samedi pour le neuvième jour consécutif entre soldats thaïlandais et
cambodgiens à la frontière disputée entre les deux pays, écartant les
espoirs d'un règlement rapide du conflit, ont indiqué des responsables
des deux côtés.
Selon l'AFP, les combats ont éclaté à peine quelques heures après
l'annonce par Phnom Penh d'un deuxième accord de cessez-le-feu en deux
jours, accord démenti par Bangkok.
Le Cambodge et la
Thaïlande se sont mutuellement accusés d'être à l'origine des
hostilités et d'être indignes de confiance pour résoudre la crise la
plus violente de l'histoire récente entre les deux pays, qui a fait 16
morts et déplacé 85.000 civils.
"Même s'il y a eu un nouvel
accord de cessez-le-feu, la Thaïlande l'a rompu", a déclaré samedi le
ministre cambodgien des Affaires étrangères Hor Namhong aux
journalistes. "Il y a eu des échanges de feu hier soir et ce matin",
a-t-il ajouté. "Cela prouve que nous ne pouvons pas faire confiance" à
la Thaïlande.
Des sources militaires thaïlandaises ont
confirmé des combats samedi matin, précisant que 10 soldats thaïlandais
avaient été blessés.
Vendredi, Bangkok avait indiqué que des
discussions avaient eu lieu au niveau des responsables militaires sur
le terrain, mais sans aboutir à un résultat.
"J'espère que cela conduira à un véritable cessez-le-feu", avait déclaré Panitan Wattanayagorn, porte-parole du gouvernement.
Jeudi,
un premier accord de cessez-le-feu avait été annoncé par les deux
parties, mais les combats avaient repris à peine une demie journée plus
tard.
Au total, 16 personnes - huit soldats cambodgiens et huit Thaïlandais dont un civil - ont été tuées dans ce conflit frontalier.
Les
combats avaient commencé le 22 avril près d'un groupe de temples
anciens disputés, puis s'étaient étendus brièvement aux alentours de
Preah Vihear, environ 150 km à l'est, où les deux voisins s'étaient
déjà violemment affrontés pendant quatre jours en février, tuant 10
personnes.
Le temple de Preah Vihear, ruines du XIe siècle
dont le classement par l'Unesco en 2008 avait ravivé les tensions,
relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour
internationale de Justice de 1962.
Mais les Thaïlandais
contrôlent ses principaux accès et les deux pays revendiquent une zone
de 4,6 km² en contrebas de l'édifice qui n'a pas été délimitée. -AVI