L'armée thaïlandaise a rejeté l'appel du meneur des manifestations anti-gouvernementales Suthep Thaugsuban à la création d'une unité spéciale pour protéger les manifestants.

Elle a souligné que sa mission était de respecter le décret prononçant l'état d'urgence, ainsi que les instructions du Centre pour le maintien de la paix et de l'ordre (CMPO).

Lors d'une réunion avec la Commission électorale et sept autres partis thaïlandais qui a eu lieu le même jour, le président du Parti démocrate, M. Abhisit Vejjajiva, a déclaré que son parti participerait aux prochaines élections législatives.

Lundi, la Commission électorale thaïlandaise a déclaré qu'elle proposerait au Premier ministre par intérim, Mme Yingluck Shinawatra, un report de six mois du scrutin prévu actuellement pour le 2 février.

Cette proposition sera faite lors de la prochaine rencontre avec Mme Shinawatra fixée mardi à 14 heures dans un lieu restant à déterminer, a indiqué Somchai Srisuthiyakorn, commissaire en charge de la gestion des élections.

Cepandant, le parti au pouvoir, le Puea Thai, s'est prononcé contre un report de ces législatives anticipées.

"Le Puea Thai, en tant que parti politique présentant des candidats, n'est pas d'accord avec un report des élections", a déclaré Jarupong Ruangsuwan à l'AFP. "La commission électorale est butée et veut que les élections soient reportées, a-t-il ajouté, l'accussant de "coopérer" avec les manifestants.

Auparavant, le département thaïlandais d'enquête spéciale (DSI) a demandé à la cour pénale l'émission de mandats d'arrêt de 16 leaders des manifestations anti-gouvernementales qui sont accusés de violer l'état d'urgence. Le secrétaire général du Comité populaire de réforme démocratique (PDRC), M. Suthep Thaugsuban, est en tête de cette liste.

Le chef du DSI, M. Tarit Pengdith, a été convoqué à témoigner devant la cour, a indiqué M. Yutthana Praedam, spécialiste des affaires spéciales du DSI, cité par le Bangkok Post.

Parallèlement, le Centre pour le maintien de la paix et de l'ordre (CMPO) a ordonné à 30 entreprises privées d'arrêter de soutenir les manifestations du PRDC. M. Tarit, également secrétaire du CMPO, a déclaré que ces compagnies violent le Code Pénal, l'état d'urgence et la loi contre le blanchiment d'argent, en fournissant des véhicules et un soutien financier à ces manifestants.

Ces derniers ont annulé leurs défilés dans la rue suite à la déclaration du gouvernement de renforcer les mesures de sécurité pour éviter des violences qui ont déjà conduit au décès d'un des meneurs clés du mouvement de protestation contre le gouvernement thaïlandais.

A ce jour, 10 personnes ont trouvé la mort, et 571 autres ont été blessées, lors de ces évènements. -VNA