Le colloque international «Le traitement de la guerre dans les médias : les activités des correspondants de guerre» s’est déroulé le 24 avril au siège de l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA) au 5 rue Ly Thuong Kiêt, à Hanoi. Il s’agit de l’une des activités pour fêter le 40e anniversaire de la libération du Sud et de la réunification du pays.

Le colloque, auquel a participé une centaine d’invités (dont plus de 20 correspondants de guerre vietnamiens et des chercheurs étrangers) s’inscrit dans le cadre d’une série de trois colloques internationaux sur le traitement de la guerre dans les médias.

Ces événements sont mis sur pied par l’Association des journalistes vietnamiens, la VNA, le journal Quân dôi nhân dân (Armée populaire), l’Académie des journalistes et de la communication ainsi que la Télévision de l’armée populaire Viettel.

Le rôle historique des médias

«Les articles des journalistes sont des sources historiques importantes. Durant les guerres de résistance du pays, les correspondants vietnamiens, dont ceux de la VNA, sont devenus +journaliste-soldat+. Ils étaient présents dans les batailles les plus rudes, combattant aux côtés des soldats et du peuple. Ils ont reflété de façon fidèle et objective les événements de la guerre. Ce sont des témoins historiques», affirme Nguyên Duc Loi, directeur général de la VNA. Et d’ajouter : «Plus de 260 journalistes et techniciens de la VNA sont décédés durant les guerres de résistance, soit le quart des employés de l’agence à cette époque. Nous sommes fiers que les journalistes de la VNA aient été partie prenante de l’armée de libération et aient contribué aux grandes victoires du pays».

La VNA joue le rôle de «banque d’informations» du pays, avec près de 60 produits médiatiques. Depuis 2010, l’agence a officiellement lancé une chaîne de télévision spécialisée dans les informations d’actualité, diffusée 24h sur 24. La VNA coopère avec 40 agences et organisations de presse dans le monde.

Des clichés qui ont fait changer l’opinion publique

«Durant la guerre, les correspondants vietnamiens ont rencontré beaucoup de difficultés. Ils se déplaçaient à pied et sous les bombardements pour permettre au peuple de lire leurs articles et de voir leurs photos, qui rendaient compte de la bataille. À noter que le métier de journaliste est aussi essentiel en temps de paix», partage Trân Mai Huong, ancien correspondant de guerre et ancien directeur général de la VNA.

Selon Duong Duc Quang, journaliste à la VNA durant les batailles de Quang Binh, Quang Tri (plus précisément de Vinh Linh), Quang Nam et de Dà Nang, de 1967 à 1975, les informations doivent être fidèles et objectives. «Les articles et les photos des correspondants de guerre vietnamiens ont fait changer l’opinion publique sur la guerre au Vietnam. Les gens ont compris la lutte juste du peuple vietnamien et la tentative d’envahissement des Américains», affirme M. Quang.

La Docteur Remzie Shahini-Hoxhaj, de l’Université de Pristina (Kosovo), souligne que les médias avaient reflété fidèlement ce qui s’était passé durant la guerre. «Beaucoup de journalistes étrangers ont couvert la guerre du Vietnam. Ils ont d’abord écrit des articles pour soutenir le gouvernement américain. Mais, peu à peu, ils ont constaté leur tentative d’envahissement des Américains et salué la lutte du peuple vietnamien», partage la chercheuse.

En marge du colloque, les conférenciers ont eu l’occasion d’admirer plus de 40 clichés sur le thème de la guerre. La plupart ont été pris par des journalistes de la VNA, certains par des journalistes étrangers.

«Tous les participants du colloque pensent la même chose : chaque pays et chaque peuple aspire à la paix. Le peuple vietnamien a mené des guerres de résistance pour défendre la justice et assurer la paix sur son territoire», conclut Nguyên Duc Loi. -CVN/VNA