Le groupe Électricité du Vietnam (EVN) accélère le déploiement de son projet expérimental de "Smart grid" pour optimiser la distribution de l’électricité.

Le "Smart grid" est une conception dite intelligente d’un réseau de distribution d’électricité optimisant l’efficacité énergétique du producteur au consommateur en recourant aux technologies de l’informatique.

Le Vietnam vient d’investir 730 millions de dollars dans un projet répondant à ce concept, en partenariat avec la Banque mondiale qui lui a accordé un prêt de 500 millions afin de développer les infrastructures d’électricité du pays dans le sens d’une plus grande efficacité et fiabilité.

Le projet privilégie d’abord les zones économiquement importantes du pays : Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, ainsi que les régions du Centre du Vietnam et du delta du Mékong bénéficieront en premier des investissements prévus.

Le Vietnam va ainsi développer des lignes de transport de 500 kV de plus forte capacité et fiabilité, lesquelles seront intégrées dans un réseau de type "Smart grid".

En 2012, le gouvernement vietnamien a publié un plan de développement de réseaux électriques intelligents qui constitue le cadre de mise en oeuvre de projets innovants par les grands opérateurs de l’électricité du Vietnam.

Ainsi, la Compagnie générale d’électricité du Nord (EVN NPC) expérimente un système de télésurveillance et d’acquisition de données (Supervisory Control and Data Acquisition - SCADA) dans la ville de Bac Ninh, au nord-est de la capitale, afin de surveiller et recueillir les données de huit transformateurs de distribution d’une puissance de 110 kVA, de cinq transformateurs de puissance intermédiaire, et de 30 postes de distribution.

De même, la Compagnie générale d’électricité du Centre (EVN CPC) réalise quatre travaux dans ce cadre : la modernisation du système de décompte de la consommation d’électricité qui consiste à remplacer les compteurs mécaniques monophase par des compteurs électroniques et à développer des systèmes de lecture à distance des données des compteurs triphase et des postes de distribution ; l’automatisation des réseaux de distribution haute moyenne et haute tension avec la mise en place de système SCADA pour les premiers, et l’équipement des postes de transformation de systèmes de surveillance automatique pour les seconds ; le développement de logiciels de connexion directe entre EVN CPC et le consommateur final sur Internet permettant, entre autres, la possibilité de lire à distance la consommation d’électricité d’un client final.

L’investissement relatif au plan de développement de réseaux intelligents est estimé à 800 millions de dollars. La Banque mondiale soutient ce dernier en le finançant de 449 millions de dollars, et le Fonds pour les technologies propres, de même, de 30 millions, outre des subventions de l’Agence australienne pour le développement international (AusAID) d’un total de 8 millions de dollars pour l’assistance technique. Enfin, l’Agence américaine du commerce et du développement (USTDA) a également accordé une aide non remboursable de 700.000 dollars. 

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Le déploiement du projet expérimental de «Smart grid» vise à optimiser la distribution de l’électricité.  Photo : Ngoc Hà/VNA/CVN

Afin de remédier durablement aux pertes d’énergie, de grandes innovations ont été réalisées en termes d’efficacité énergétique, parmi lesquelles les «Smart grid», des réseaux électriques qui adaptent en temps réel production et distribution de l’électricité à la consommation réelle. Les «Smart grid» permettent d’éviter les surtensions ou les pannes de réseau dues à une trop forte demande d’électricité aux heures de pointe comme, par exemple, à la fin des horaires de travail vers 19h.

Les "Smart grid" ont pour autre avantage de permettre au distributeur d’électricité d’intégrer les énergies renouvelables à son réseau. Les sources photovoltaïques et éoliennes étant trop imprévisibles du fait de leur nature, l’intermittence, il s’est avéré nécessaire de développer des technologies permettant de les gérer et de les contrôler parallèlement aux sources plus conventionnelles.

Une intégration à vrai dire assez profonde puisque même des sources privées, par exemple celle du consommateur propriétaire de panneaux solaires, peut être inclue au réseau global... Il s’agit dès lors de réseaux de circulation dans les deux sens, ce qui augmente les risques de surtensions ou de sous-tensions, au regard desquels le «Smart grid» possède de grandes capacités de gestion. -CVN/VNA