Des expériences dans la prévention des séismes et les mesures pour minimiser les pertes humaines et matérielles ont été discutées lors d'un colloque de deux jours qui a débuté jeudi à Hanoi.

Organisé par l'Institut de développement technologique, de communication et d'assistance communautaire, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'événement réunit des scientifiques d'instituts de recherche du Vietnam, du Japon, de Chine, d'Amérique du Nord et de Nouvelle-Zélande.

Y sont présentés de nouvelles technologies permettant d'élever la capacité de prévention, le contexte géologique du Vietnam comparé à celui des autres pays de la région. Le Vietnam a présenté ses politiques de lutte contre les catastrophes naturelles en général, et les tremblements de terre en particulier.

Le Vietnam se situe sur plusieurs failles sismiques. Selon l'Institut vietnamien de physique du globe, entre 1989 et 2002, le pays a enregistré au moins 18 tremblements de terre d'une magnitude supérieure ou égale à 5 sur l'échelle de Richter. Le plus fort s'est produit à Tuan Giao, dans la province de Dien Bien, en juin 1983 (magnitude de 6,7). Et le plus récent, de magnitude de 4,5, a ébranlé Lai Chau en mars 2008.

Bien que les tremblements de terre au Vietnam n'aient pas causé de pertes importantes, il n'en demeure pas moins, selon les experts, qu'il faut "se préparer à toute éventualité". Car les risques d'un séisme de grande ampleur, donc meurtrier, ne sont pas à écarter, loin de là.

Le Centre national d'information sur les séismes et d'alarme aux tsunamis est en train de mener une étude intitulée "Application de la technologie SIG (Système d'information géographique) pour élaborer un modèle d'évaluation des risques sismiques à Hanoi". "Dans cette étude, a précisé Nguyen Hong Phuong, directeur adjoint dudit centre, une dizaine de scénarii ont été envisagées pour 3 arrondissements : Ba Dinh, Hai Ba Trung et Hoan Kiem. Pour les pires d'entre eux, on a même évalué le nombre de morts, de blessés, de maisons détruites". D'après lui, les résultats de cette étude serviront à l'élaboration d'un projet de classement des zones à risque, qui feront l'objet d'une gestion particulière.

Toujours selon M. Phuong, les Hanoïens ne sont pas conscients des risques, bien réels, de séisme et n'appliquent aucunes mesures particulières dans la construction de leurs habitations, et ce bien que les risques à Hanoi soient plus élevés qu'à Ho Chi Minh-Ville. Il a conseillé de "sensibiliser les gens à travers les médias sur les mesures d'autoprotection". M. Phuong a aussi informé que la municipalité de Hanoi comptait appliquer des réglementations anti-sismiques pour les bâtiments. Sans compter l'établissement d'un système d'observation et d'alarme propre à la capitale et divers plans d'évacuation et de secours. AVI