Sécurité routière: des mesures qui tiennent la route
D’après vous, comment expliquer le nombre d’accidents de la route au Vietnam?
Trois principaux facteurs entrent en jeu : les infrastructures, la
gestion étatique et la conscience des conducteurs en général. Les
chantiers de construction de ponts et de routes restent dangereux, la
réglementation en la matière manque cruellement, et la police chargée de
la sécurité routière ne fait pas toujours son travail comme elle le
devrait. Le ministre de la Police, pour sa part, revendique le rôle
important de ses agents dans la diminution des accidents de la route
dans le pays. Pour obtenir les résultats qu’elle a annoncés, la Police a
mobilisé toutes ses forces qui n’avaient le droit qu’à une journée de
congés par mois en moyenne.
Que fait le Comité national pour limiter plus efficacement le nombre d’accidents ?
Il faut mettre en place des mesures plus sévères pour les bus, camions
et conteneurs. D’abord, nous proposons aux organes régulateurs
compétents, notamment à ceux relevant du ministère des Communications et
des Transports, d’exploiter de manière plus systématique et efficace
les informations fournies par les boîtes noires. Si tel est le cas, les
conducteurs de bus et de camions seront incités à faire plus attention.
Heureusement, en ce qui concerne la gestion des véhicules de transport,
les organes compétents locaux basent leurs sanctions sur ces
informations. Elles peuvent aller jusqu’au retrait de permis.
L’opinion publique critique le manque de responsabilité des organes
de gestion des infrastructures de communications, notamment dans la
réfection des routes et le remplacement des dispositifs de signalisation
défectueux. Quelles solutions proposez-vous sur ces questions ?
Dans le monde, au Vietnam en particulier, la tendance n’est pas au
renforcement des contingents policiers, mais plutôt à la modernisation
des équipements de surveillance, notamment sur les autoroutes. Ainsi, la
Nationale 1 va prochainement être équipée de caméras. Actuellement, le
ministère de la Police déploie d’autres projets similaires. La chaîne de
communications de la Radio du Vietnam, VOV, gère à elle seule de
nombreux équipements de contrôle de la circulation pour mener à bien sa
mission d’information.
Investir dans ce type de dispositif est
beaucoup moins onéreux que de se lancer dans la construction d’un pont
ou d’une route. Le Centre des archives du ministère de la Police met
actuellement en place, à titre d’essai, un projet de collecte de données
portant sur la circulation au niveau du district. Le coût de la 1re
phase s’élève à environ 100 milliards de dôngs.
Ces
équipements devraient permettre de faire baisser le nombre d’accidents
et d’infractions. Le Comité national pour la sécurité routière a proposé
aux organes compétents d’en installer sur certains tronçons des
Nationales et des passages à niveau.
Certains
habitants aimeraient voir la mise en service d’une ligne téléphonique
ouverte à tous informant du trafic et avertissant des risques, en temps
réel. Qu’en pensez-vous ?
C’est une bonne idée.
Notre comité collaborera avec les comités de gestion des routes, les
Offices pour la sécurité routière de la province, et la Chambre des
polices de la route pour mettre en place un numéro vert. D’ores et déjà,
cinq numéros verts d’urgence portables seront très prochainement
disponibles. Ils seront faciles à mémoriser. Par la suite, et afin de
faciliter les constats, les usagers de la route recevront les images des
accidents et des infractions par email. - VNA