Au Vietnam, le nombre d’accidents de la route déclarés a baissé de 17% en un an, selon le ministère des Transports et des Communications. Analyse de Nguyên Hoàng Hiêp, vice-président du Comité national pour la sécurité routière.

D’après vous, comment expliquer le nombre d’accidents de la route au Vietnam?

Trois principaux facteurs entrent en jeu : les infrastructures, la gestion étatique et la conscience des conducteurs en général. Les chantiers de construction de ponts et de routes restent dangereux, la réglementation en la matière manque cruellement, et la police chargée de la sécurité routière ne fait pas toujours son travail comme elle le devrait. Le ministre de la Police, pour sa part, revendique le rôle important de ses agents dans la diminution des accidents de la route dans le pays. Pour obtenir les résultats qu’elle a annoncés, la Police a mobilisé toutes ses forces qui n’avaient le droit qu’à une journée de congés par mois en moyenne.

Que fait le Comité national pour limiter plus efficacement le nombre d’accidents ?


Il faut mettre en place des mesures plus sévères pour les bus, camions et conteneurs. D’abord, nous proposons aux organes régulateurs compétents, notamment à ceux relevant du ministère des Communications et des Transports, d’exploiter de manière plus systématique et efficace les informations fournies par les boîtes noires. Si tel est le cas, les conducteurs de bus et de camions seront incités à faire plus attention. Heureusement, en ce qui concerne la gestion des véhicules de transport, les organes compétents locaux basent leurs sanctions sur ces informations. Elles peuvent aller jusqu’au retrait de permis.

L’opinion publique critique le manque de responsabilité des organes de gestion des infrastructures de communications, notamment dans la réfection des routes et le remplacement des dispositifs de signalisation défectueux. Quelles solutions proposez-vous sur ces questions ?

Dans le monde, au Vietnam en particulier, la tendance n’est pas au renforcement des contingents policiers, mais plutôt à la modernisation des équipements de surveillance, notamment sur les autoroutes. Ainsi, la Nationale 1 va prochainement être équipée de caméras. Actuellement, le ministère de la Police déploie d’autres projets similaires. La chaîne de communications de la Radio du Vietnam, VOV, gère à elle seule de nombreux équipements de contrôle de la circulation pour mener à bien sa mission d’information.

Investir dans ce type de dispositif est beaucoup moins onéreux que de se lancer dans la construction d’un pont ou d’une route. Le Centre des archives du ministère de la Police met actuellement en place, à titre d’essai, un projet de collecte de données portant sur la circulation au niveau du district. Le coût de la 1re phase s’élève à environ 100 milliards de dôngs.

Ces équipements devraient permettre de faire baisser le nombre d’accidents et d’infractions. Le Comité national pour la sécurité routière a proposé aux organes compétents d’en installer sur certains tronçons des Nationales et des passages à niveau.

Certains habitants aimeraient voir la mise en service d’une ligne téléphonique ouverte à tous informant du trafic et avertissant des risques, en temps réel. Qu’en pensez-vous ?

C’est une bonne idée. Notre comité collaborera avec les comités de gestion des routes, les Offices pour la sécurité routière de la province, et la Chambre des polices de la route pour mettre en place un numéro vert. D’ores et déjà, cinq numéros verts d’urgence portables seront très prochainement disponibles. Ils seront faciles à mémoriser. Par la suite, et afin de faciliter les constats, les usagers de la route recevront les images des accidents et des infractions par email. - VNA