Marché de l’or, créances douteuses, prix des médicaments, déséquilibre des sexes, le gouverneur de la Banque d'Etat, Nguyên Van Binh et la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, ont répondu à une série de questions mardi devant l’Assemblée nationale.

Ouvrant le bal dans la matinée, le gouverneur Nguyên Van Binh a indiqué que l'écart entre les cours nationaux et internationaux de l'or a entraîné une spéculation et un trafic de ce métal qui ont eu une incidence pour l'économie nationale.

En effet, une importante quantité de devises a été employée pour importer illégalement de l’or de l'étranger, ce qui, au-delà de la perte de dollars, a affecté le taux de change d'avec la monnaie nationale et soutenu l'inflation dans le pays. La stabilité macroéconomique oblige, la le gouvernement et la Banque d'Etat ont dû autoriser l’importation de l’or afin de réduire l'écart des cours national et international, a-t-il expliqué.

Nguyên Van Binh a reconnu que la gestion du marché de l'or n'a pas efficiente en raison d’une longue absence de mécanismes de gestion du marché de l’or. L'entrée en vigueur, le 25 mai 2011, de l'arrêté No24 a institué de nouveaux mécanismes de gestion de ce marché, y compris la gestion de la qualité du métal jaune afin de mieux protéger le consommateur.

Au titre de période transitoire, la Banque d'Etat a choisi la SJC en tant que marque d'or nationale car cette compagnie est à l'origine de l'émission de 90% des lingots d'or en circulation sur le marché domestique. Par la suite, la Banque d'Etat créera sa propre marque en vue de mieux standardiser le marché de l'or, notamment les transactions et le réseau de vente.

Selon le gouverneur, l'épargne en or de la population est de l'ordre de 250 à 300 tonnes, ce qui en l'état est une perte pour le développement du pays, de sorte que sa mobilisation est un des objectifs de la banque centrale, ce qui par ailleurs permettra de mieux gérer le marché domestique. A ce titre, il a fait remarquer à l'Assemblée nationale que le système bancaire a mobilisé durant ces cinq derniers mois plus de 60 tonnes d'or.

S'agissant des créances douteuses de ce dernier, Nguyên Van Binh a indiqué que la banque centrale a élaboré et met désormais en œuvre son projet de restructuration du système bancaire, plus précisément des banques commerciales par actions. L'évaluation de la situation actuelle a été effectuée et la Banque d'Etat a rendu public pour la première fois le taux de créances douteuses ainsi que les mesures pour y remédier.

Il a reconnu que le taux de créances douteuses, dont certaines sont déjà anciennes, résulte d'une trop forte croissance du crédit lors de ces dernières années, mais aussi de négligences dans leur gestion comme d'insuffisances de supervision et de contrôles.

A présent, les organismes de crédit ont réglé le sort de 12.000 milliards de dôngs de créances douteuses en recourant au Fonds de prévention des risques. Par ailleurs, 80% de ces créances sont garanties par des sûretés sur des biens de l'entreprise, dont 50% sont des immeubles.

Le gouverneur s'est déclaré persuadé qu'avec les mesures prises par la Banque d’Etat et la coordination des ministères, branches et localités, la problématique des créances douteuses sera maîtrisée.

Toutefois, sur le long terme, la situation actuelle pourrait avoir de graves conséquences pour l'économie, de sorte parallèlement au règlement de ce problème, la banque centrale doit trouver des mesures efficaces pour soutenir les entreprises, a-t-il averti.

Les liquidités au sein du système bancaire national se sont améliorées, les taux d'intérêt annuels du dépôt demeurent en moyenne à 9%, et ceux du crédit ont considérablement baissé. Néanmoins, selon lui, cette dernière baisse est insuffisante pour améliorer l'accès des entreprises domestiques au financement bancaire, et la banque centrale cherche à réduire davantage les taux d'intérêts. De même, le volume de liquidité bancaire est encore instable, et l'inflation, si elle a diminué de 1 %, risque toujours de repartir à la hausse.

Le taux de créances douteuses pour l’agriculture étant de 4,49 % seulement, ce qui montre que les crédits au développement agricole sont efficaces, Nguyên Van Binh a demandé à l'Assemblée nationale l'autorisation de renforcer l'octroi de prêts dans ce secteur, mais aussi d'autoriser l'ouverture d'agences bancaires en zone rurale afin d'y mobiliser davantage l'épargne.

Devant les députés cet après-midi, la ministre de la santé de répondre aux députés. Nguyên Thi Kim Tiên a répondu aux questions sur le prix des médicaments, le déséquilibre des sexes à la naissance, les frais médicaux, la qualité des soins médicaux ou encore la gestion de l’hygiène et la sûreté alimentaire.

Concernant le prix des médicaments, vendus de 10% à 20% plus cher que le prix affiché, elle a fait savoir que son ministère élaborait un plan dans lequel un plafond sera défini pour le prix de vente des médicaments fabriqués dans le pays et pour ceux importés.

Elle a indiqué que son ministère va émettre une circulaire sur la gestion des prix des médicaments, définissant les groupes de médicaments suivant leur origine et réglementant davantage les prix d'adjudication pour ceux qui sont importés.

A ce titre, elle a demandé au Premier ministre de créer un comité national chargé d’attribuer les prix des médicaments. Ce comité sera en rapport direct avec les ministères des Finances, de l’Industrie et du Commerce, et de la Santé bien sûr, mais aussi avec la Sécurité du Vietnam afin de fixer un prix unique. Ce sera le prix le plus bas des médicaments vendus sur l’ensemble du pays. Enfin, le ministère va élaborer une réglementation sur la prescription par ordonnance médicale.

S'agissant l'augmentation du prix des services de santé, Nguyên Thi Kim Tiên a affirmé qu'elle bénéficiera aux pauvres, aux enfants de moins de six ans, ainsi qu'à toutes personnes ayant souscrit une assurance-santé. La ministre a aussi insisté sur la nécessité de généraliser la carte d'assurance-santé à l’ensemble de la population afin d'améliorer la santé publique au Vietnam.

Par ailleurs, la ministre a reconnu l'important déséquilibre entre sexes à la naissance, en particulier dans la région du delta du fleuve Rouge, le taux de naissance garçons-filles étant actuellement de 130 sur 100. La raison est d'abord due aux traditions, notamment pour les hommes qui veulent un fils afin de poursuivre la lignée et le culte des ancêtres de la famille.

Le règlement de ce déséquilibre implique de mieux contrôler l'activité des services de santé en sanctionnant, par exemple, l'abus du recours à l'échographie afin de déterminer et donc de sélectionner le sexe du foetus, a-t-elle souligné, appelant à une intensification de l’information pour prévenir les populations du déséquilibre des sexes à la naissance et palier à ce problème à l’avenir.

Afin d’améliorer la qualité du secteur de la santé, elle a plaidé pour l’amélioration de la formation et des compétences des médecins vietnamiens. En ce qui concerne la gestion d’hygiène et de sureté alimentaire, il faut, selon elle, renforcer le contrôle et les sanctions en cas de fautes. – AVI