RSF : pourquoi toujours le même scénario ?
Le secrétaire général de cette organisation, Jean-François Julliard, a
affirmé dans un communiqué qu'environ 60 pays du monde contrôlent
Internet à un divers degrés et procèdent à des exactions sur les
citoyens du Net.
Il est singulier que RSF continue de
rendre publique une liste des dix pays jugés comme "Ennemis d'Internet"
dont les noms "très habituels" et toujours critiqués sont, entre
autres, le Vietnam, Cuba, la Chine, le Myanmar, la République
démocratique populaire de Corée, l'Iran...
L'Australie,
la France, la République de Corée, le Sri Lanka, la Thaïlande et la
Malaisie figurent parmi les "Pays sous surveillance".
S'agissant du Vietnam, la RSF traite d'affaires qu'elle considère comme
une violation de la liberté de presse et a naturellement cité le
blocage de Facebook sans préciser ses témoignages.
Cette
organisation n'a pas oublié de condamner le gouvernement vietnamien
pour avoir promulgué des instructions et des arrêtés pour renforcer le
contrôle d'Internet, où l'obligation des cybercafés de fermer tôt leurs
portes ou d'installer un logiciel pour bloquer l'accès à des sites
"mauvais".
Se considérant d'elle-même comme une
organisation de soutien de la liberté de presse, RSF a condamné Vietnam
pour avoir détenu 17 citoyens du Net et l'a classé deuxième du monde en
la matière, selon ses estimations.
C'est exactement que
la RSF s'est moquée des lecteurs et les organisations du monde en
pensant que ceux-ci croient facilement ses déclarations !
Pour démontrer le caractère vague de ces déclarations dépourvues de fondement, il suffit de prendre un exemple.
Si les "chercheurs" de RSF perdent leur temps à lire des articles
publiés en 2010 et les précédentes années, ils pourront prendre
connaissance de problèmes tels que les jeux en ligne et l'addiction
qu'ils causent à certains jeunes, ou encore de sites pornographiques,
lesquels génèrent des vices sociaux et font l'objet d'une actualité
brûlante au sein de la société vietnamienne.
La gestion
des cybercafés, notamment ceux situés à proximité des écoles, ainsi que
le blocage des sites sales contraires aux bonnes moeurs comme aux
traditions vietnamiennes sont donc politiquement considérées comme une
obstruction à la liberté d'expression.
Les individus qui
profitent d'Internet pour commettre des infractions à la loi sont
réprimés comme dans n'importe quel pays civilisé du monde, mais sont
reconnus par RSF en tant que "citoyens du Net héroïques".
On cite aussi les chiffres pour voir comment cet "Ennemi d'Internet"
développe ce réseau global. Le Vietnam a commencé à entrer dans la
"Toile d'araignée" en 1997. L'utilisation d'Internet au pays se
développe fortement au fil des jours.
Selon les
statistiques de l'an 2000 de l'Union internationale des
Télécommunications (UIT), organisation spécialisée relevant de l'ONU,
le nombre d'internautes vietnamiens qui n'était que de 200.000
personnes, soit 0,3% de la population, est passé en 2007 à 16,7
millions (19,7%), et à 24,26 millions (27,1%) fin 2010.
Ces
données place probablement le Vietnam à proximité des 20 pays du monde
ayant le plus d'internautes, selon World Internet Stats. Le Canada qui
est 20e dans cette liste recense 26,2 millions d'internautes.
Le
taux d'internaute au Vietnam approche la moyenne mondiale de 28,7% et
est supérieur à celui de l'Asie (21,5%). Plusieurs pays que RSF
mentionne dans sa liste des ennemis d'Internet ou devant être
surveillés ont un taux d'Internautes très élevé par rapport à leur
population.
Par ailleurs, les réseaux de socialisation ont
connu un développement assez vigoureux au Vietnam. Les recherches
publiées en mai 2010 par les réseaux sociaux Yahoo et Kantar Media ont
montré que le partage d'articles ou de points de vues sur la Toile,
ainsi que la participation aux forums étaient plus nombreux que la
recherche d'amis sur le Net.
Selon certaines statistiques, le
Vietnam comptait en décembre 2010 un total de six réseaux de
socialisation des plus développés qui, classés dans l'ordre du nombre
de membres, sont ZingMe avec 4,6 millions de personnes, FaceBook avec
3,5 millions, et Yahoo avec 3,1 millions, puis
Yume avec 2,6 millions, GoOnline avec 1,6 million, et Tamtay avec un million.
D'autres réseaux sociaux moins importants sont aussi présents tels que
KunKun, Cyworld, Yobanbe... FaceBook a avancé lui-même le chiffre de 2
millions de membres en janvier 2011.
Il est irraisonnable pour
la RSF qui se croit extraordinaire pour juger le monde entier et
accuser à un niveau différent 60 pays.
Cette liste de RSF pour
2011 et ses estimations inexactes ne sont quasiment pas différentes de
celles de 2010, sauf le changement d'un pays ou deux pour sembler être
objective. Il n'est pas difficile de prédire la liste que RSF va
préparer les années à venir une fois que cette organisation n'arrive
pas à enlever "la poutre dans son oeil". Et n'importe qui voit la
liste-là ne pourrait dire autrement que "Pourquoi ressasser la même
scénario...". - AVI