Regard sur le développement des technologies spatiales
C’est en 1976 que le Vietnam a
commencé à étudier les applications des technologies spatiales au
service de son développement socio-économique, en créant un Comité
national pour la recherche spatiale. En 1980, à bord de Soyouz 37,
Nguyên Tuân, premier cosmonaute asiatique, a effectué des expériences
dans l’espace avec son collègue russe Viktor V. Gorbatko.
En 2006, le Vietnam a approuvé la Stratégie de développement des
sciences et technologies d’ici 2020. En 2010, le Comité spatial du
Vietnam a été fondé, avec comme mission de développer les technologies
spatiales et leurs applications.
«Ces dernières
années, en coopération avec les pays avancés dans ce domaine, plus de 60
projets ont été déployés dans les technologies des petits satellites,
les applications de télédétection et de système d’information
géographique pour la surveillance de l’environnement, les prévisions
météorologiques, les logiciels de traitement des images satellites, les
technologies de localisation par satellite, l’étude des matériaux dans
l’espace, la médecine spatiale, le système de surveillance des bateaux
de pêche, etc.», a informé le vice-ministre des Sciences et
Technologies, Trân Van Tùng, lors d’une conférence franco-vietnamienne
sur les technologies spatiales et leurs applications, tenue le 12 mai, à
Hanoi.
Dans le domaine de l’information et de la
communication, depuis 1980, les secteurs comme la poste et les
communications, la radio, la télévision, les services de géolocalisation
ont bien exploités les stations terrestres comme Lotus, Vista ou VSAT.
Notamment, les satellites Vinasat-1 et Vinasat-2 sont gérés et exploités
efficacement par le Groupe de la Poste et des Télécommunications du
Vietnam (VNPT). Ces satellites de télécommunications ont été construits
par l’industriel américain Lockheed Martin Commercial Space Systems, sur
commande du Vietnam.
Vinasat-1 et Vinasat-2
peuvent couvrir l’ensemble du territoire national, la Mer Orientale,
l’Asie du Sud-Est et quelques autres pays. Leur mise en service a
contribué à perfectionner les prévisions météorologiques, les
infrastructures d’information et de communication, à élever la qualité
des services de télécommunications, des technologies de radiodiffusion,
notamment au bénéfice des régions reculées, frontalières, insulaires et à
assurer la sécurité et la défense.
La Terre vue du ciel
Le programme VNREDSat-1 est le fruit d’un accord entre les
gouvernements français et vietnamien, pour créer une structure
permettant au Vietnam de mieux surveiller les effets du changement
climatique, prévoir les catastrophes naturelles et prendre les mesures
nécessaires pour limiter leur impact. Mais aussi pour optimiser la
gestion de ses ressources naturelles. Placé en orbite à 665 km
d'altitude, le satellite de télédétection VNREDSat-1, lancé en mai 2013
depuis Kourou en Guyane française, peut fournir des images d'une
résolution allant de 2,5 à 10 mètres. Après deux ans de la mise en
service, il a pris 34.000 images.
«Depuis les
années 1970, la télédétection a commencé à être appliquée au Vietnam
dans la sylviculture, la géologie puis l’agriculture, la surveillance de
l’environnement, de catastrophes naturelles, la planification foncière,
la recherche scientifique etc.», a expliqué le Docteur Mai Hà,
responsable du Comité spatial du Vietnam et adjoint du ministre des
Sciences et Technologies.
Le Centre national de
télédétection du ministère des Ressources naturelles et de
l’Environnement utilise la technologie de télédétection en vue
d’améliorer la qualité des études sur les ressources naturelles, réduire
les dégâts des catastrophes naturelles, surveiller les marées noires,
la mer, les îles, établir des cartes géologiques, créer un système
d’information géologique afin de mieux gérer les ressources naturelles
dans les provinces de Long An, Lâm Dông et Binh Duong.
Donner l’alerte en cas de typhone
Movimar, d’une durée de trois ans (2012-2014), est un projet de
coopération franco-vietnamien important qui vise à contrôler les
activités des bateaux de pêche, soutenir la recherche et le sauvetage en
mer, les prévisions météorologiques marine, donner l’alerte en cas de
typhon, de dépression tropicale, fournir des informations sur les zones
de pêche, assurer la sécurité et la défense. Il a été réalisé par le
ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural avec
l’assistance de la société française CLS (Collecte Localisation
Satellites).
Ce projet, de près 14 millions d’euros,
comprend la construction de trois centres de surveillance de la pêche à
Hanoi, Hai Phong (Nord) et Vung Tàu (Sud), l’installation d’équipements
d’observation par satellite pour 3.000 bateaux de pêche de 28 provinces
et villes côtières et d’un centre de maintenance. Actuellement, le
système de positionnement global (GPS) est appliqué dans plusieurs
domaines comme la géodésie, le contrôle et la gestion du trafic etc. Au
Vietnam, depuis les années 1990, les localités utilisent le
positionnement par satellite pour établir le système national de
coordonnées au service de l’arpentage maritime, topographique, de la
démarcation des frontières Vietnam-Chine et Vietnam-Laos.
Actuellement, le Vietnam renforce sa coopération avec des pays comme
la France, la Belgique, le Japon, les États-Unis, la Russie, l’Italie ou
l’Inde. Pour améliorer les technologies spatiales, les infrastructures
d’information et de communication au service du traitement des images
satellites, de l’observation de la Terre, de la surveillance de
l’environnement. Les projets VNREDSat-2 et de construction du Centre
spatial national seront achevés dans un avenir proche. -CVN/VNA