Le nombre de foyers pauvres diminue à Hô Chi Minh-Ville. Une situation due aux actions menées par les autorités, qui ont atteint certains de leurs objectifs plus tôt que prévu. Reste à s’assurer que certains foyers ne repassent pas sous le seuil de pauvreté.

Quarante ans après la libération du Sud, Hô Chi Minh-Ville reste leader dans la mise en œuvre d’actions de solidarité sociale. Le programme de refus de la pauvreté, aujourd’hui intitulé «Programme de réduction de la pauvreté et d’augmentation des foyers aisés», est déployé depuis 1992. Divisé en quatre périodes, il a obtenu des résultats positifs au cours des vingt dernières années.

La ville propose des services solidaires de trois sortes, mis en œuvre via des bases de données concrètes et en fonction des difficultés de chaque foyer : aide à la personne, aide et accompagnement social ainsi qu’aide financière. L’aide à la personne offre des informations et des orientations vers diverses ressources ainsi qu’un soutien à l’intégration au marché du travail, notamment par l’entremise des services publics d’emploi. L’aide financière est offerte aux personnes et aux familles qui n’ont pas de revenus suffisants ou qui vivent des situations problématiques particulières.

Prêts pour sortir de la pauvreté


Lou Hàn Canh, directrice du Bureau du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales du 5e arrondissement, explique que les enquêtes permettant de connaître les besoins des pauvres sont très importantes. Elles respectent cette devise «Aller dans chaque allée, interroger chaque foyer».

Mme Vo Thi Nhu (14e quartier - 5e arrondissement) devait élever trois enfants uniquement grâce aux bénéfices réalisés par la vente ambulante de fruits. Sa vie était très difficile et les trois enfants de Nhu ont dû quitter l’école pour aider leur mère à vendre des fruits. Grâce aux sommes prêtées par le Fonds de réduction de la pauvreté (FRP) et à son plan d’actions, la famille de Mme Vo Thi Nhu possède maintenant une petite cafétéria générant des revenus de l’ordre de 3 à 4 millions de dôngs par mois. Sa situation familiale s’est améliorée. Aujourd’hui, ses enfants sont mariés et ont un emploi stable.

La famille de Giap Thi Tuy Anh, qui habite dans le 6e quartier de l’arrondissement de Tân Binh, s’en est aussi sortie grâce au FRP. Auparavant, elle ne faisait que des ménages, alors que son mari était ouvrier. Leurs revenus étaient insuffisants pour élever leurs deux enfants. En 2006, elle a emprunté 7 millions de dôngs au FRP afin d’acheter une cantine ambulante pour vendre du pain. Elle a ensuite emprunté 10 millions de dôngs supplémentaires pour développer son affaire. Ce travail a aidé sa famille à sortir de la pauvreté.

Programmes de solidarité sociale


Début 2014, la ville a achevé la troisième tranche d’aide pour 2009-2015 du Programme de réduction de la pauvreté, déterminant le seuil de pauvreté à un revenu inférieur à 12 millions de dôngs par an et par personne. Le rythme moyen de réduction du taux de pauvreté est d’environ 1,6% par an et les foyers pauvres représentent 0,57%.

Pour la quatrième période (2014-2015), un nouveau seuil de pauvreté a été déterminé : les personnes dont le revenu est inférieur à 16 millions de dôngs par an. Ceux qui se situent à la limite du seuil de pauvreté gagnent entre 16 et 21 millions de dôngs par an par personne, soit 2,7 fois plus que le seuil national de pauvreté de la période 2011-2015. L’objectif était de faire passer le nombre de foyers pauvres sous la barre des 3% d’ici fin 2015. Même objectif pour le pourcentage de personnes à la limite de ce seuil.

Or, grâce à ses solutions efficaces, la ville a aujourd’hui déjà atteint ses objectifs. Le taux de pauvreté ne reste qu'à 1,45% et le taux des foyers à la limite du seuil de pauvreté à 2,9%. Cinq arrondissements (5, 6, 11, Tân Binh et Binh Tân) et 101 quartiers ne comptent plus de ménages pauvres. Tous ont un revenu supérieur à 16 millions de dôngs par an. Cinq quartiers dans les arrondissements 5 et 2 ne comptent plus de foyers à la limite du seuil de pauvreté. On sait qu’au début de la quatrième période, la ville comptait 83.031 ménages pauvres représentant 4,23% et le taux de foyers à la limite du seuil de pauvreté était de 2,53%.

Hua Ngoc Thuân, vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, déclare que la ville s’est concentrée sur la mise en œuvre de solutions pour soutenir les ménages pauvres. Le Programme de réduction de la pauvreté était intégré à la «construction de la nouvelle ruralité». Il visait aussi à établir et à valoriser les collectifs de refus de la pauvreté, la formation professionnelle pour les pauvres et les prêts pour l’autonomie de l’emploi. Parallèlement, la ville a mis en œuvre des politiques spéciales de solidarité sociale.

Collaboration avec les Nations unies

Selon Hua Ngoc Thuân, ce programme a certes contribué à diminuer le taux de pauvres. Cependant, les résultats ne sont pas durables et il reste des foyers qui sont proches du seuil de pauvreté. Définir le seuil actuel de pauvreté est également délicat, car il faut tenir compte d’autres aspects de la vie : logement, soins de santé, eau potable, hygiène, etc.

Nguyên Van Xe, directeur adjoint du Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales, a quant à lui signalé que de nombreux pauvres étaient passés au-dessus du seuil de pauvreté durant chaque période. Pourtant, ces derniers font face à d’autres difficultés. S’ils ne bénéficient plus de politiques prioritaires, leurs conditions de vie risquent à nouveau de se dégrader.

Hô Chi Minh-Ville a collaboré, ces dernières années, avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le cadre des projets «Évaluation de la pauvreté urbaine à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville» et «Appuis multiples à la réduction de la pauvreté dans les zones urbaines». Cela a permis de fournir des données précieuses sur la pauvreté urbaine et des pistes pour des politiques de réduction durable de la pauvreté.

Depuis la mise en œuvre du Programme de réduction de la pauvreté pour la période 2014-2015, la ville a déployé, à titre expérimental, de nouveaux outils d’estimation de la pauvreté en lien avec la santé, l’éducation, l’accès à l’information, l’assurance, etc. dans quatre arrondissements (6, 11, Tân Phu, et Binh Chanh). Après cette phase expérimentale, la ville pourra proposer de nouvelles mesures et de nouveaux soutiens aux citoyens dans la lutte contre la pauvreté pour la période 2016-2020. -CVN/VNA