Chaque année, au deuxième mois lunaire, quand le soleil perce à travers la brume, les bauhinies (Hoa Ban) refleurissent dans tout le Nord-Ouest, signalant le printemps. Le spectacle qu’offre la nature dans les vallées montagneuses à cette époque est éblouissant.

Le 5 février du calendrier lunaire de chaque année, la fête des «Hoa Ban» bat son plein à Diên Biên. Les Thai, une des ethnies minoritaires peuplant la région, pratiquent pour l’occasion quelques rites pour s’attirer les faveurs des génies des forêts et des grottes. Ils rendent un culte également à d’obscurs fantômes montagnards ou des fleuves afin d’obtenir d’eux un climat clément, de bonnes récoltes ainsi que la paix pour leurs villages. On y célèbre aussi l’amour, un amour immortel d’un garçon nommé Khum et d’une jeune fille nommée Ban, héros de la légende des Hoa Ban, ces fleurs typiques de la région.
C’est en ce moment que vous pouvez admirer ces fameuses Hoa Ban. Elles sont omniprésentes, s’étendent à perte de vue lorsque vous visitez les principaux lieux touristiques de la ville de Diên Biên comme le cimetière des héros morts pour la Patrie, la colline A1, la casemate du général Christian de Castries, etc. Mais c’est peut-être encore plus intéressant de les voir dans la vallée de Muong Phăng, à 30 km de la ville de Muong Thanh. Les Hoa Ban ont fleuri de partout. C’est un spectacle inouï surtout pour ces touristes venant de la mégapole du Sud.

Autre aspect incroyable, le sens de l’hospitalité des habitants de la région. À commencer par celui des femmes des minorités ethniques tenant leurs enfants à bout de bras ou encore de ces femmes devant leur métier à tisser. Une gentillesse qui forge aussi des souvenirs plein la tête à tous les voyageurs de passage dans cette région.

Un triptyque gagnant

Pour les touristes, outre le besoin de contempler des paysages somptueux, la découverte de la culture autochtone, et surtout de la culture gastronomique reste un objectif prioritaire. Des villages culturels et touristiques ont ainsi été mis sur pied comme ceux de Ten, Mên, Him Lam II, Phiêng L ơ i. Bâtis et fonctionnant comme une entreprise, ils génèrent emplois et revenus pour les habitants du cru. On est en effet très attiré par tout ce qui est fait des mains mêmes des ethnies locales, qu’il s’agisse de la gastronomie ou du domaine artistique et/ou artisanal. 

Visitons un peu le village culturel et touristique Ten. C’est le modèle parfait du tourisme communautaire rattaché à la vie des ethnies de la province de Diên Biên. La maison sur pilotis des Thai est un lieu d’accueil idéal, surtout lorsque c’est une fille ou une dame portant la tenue traditionnelle Thai et un turban Piêu sur la tête qui vous sert de guide. Dans la maison sur pilotis, où se trouvent des tables de six couverts, un menu concocté spécialement pour vous vous attend. Ces plats sont cuisinés avec les produits locaux bien évidemment, comme les poissons pêchés dans le ruisseau voisin, la viande de porc, les légumes verts provenant du jardin ou cueillis dans la forêt. On utilise même nos fameuses Hoa Ban dans certains plats. 

Dégustez, chantez et dansez 

Si vous aimez les alcools forts, essayez l’alcool de maïs, devenu la boisson des touristes. La façon de boire de l’alcool de maïs à la mode Thai semble assez différente des autres ethnies du Nord-Ouest. On le déguste dans des pichets en bois, voire même dans du bambou tranché. Si dans d’autres régions du pays, après avoir bien bu, on se serre les mains très chaleureusement, ici avec les Thai, on s’embrasse. Et, l’ivresse aidant, on n’arrête plus de s’embrasser! 

Enfin, il serait impardonnable de manquer les danses et chants populaires des filles Thai. Les danses xoè et sap passionnent toujours de très nombreux touristes. Mais il est temps déjà de se dire au revoir et de participer à la danse collective mêlant touristes et habitants locaux. On quitte souvent cette région avec regret, en se promettant d’y retourner dès que possible ! - VNA